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Menu > Carnets > L'heureux naze et la cigogne
affable et plus intarissable qu'une fontaine, Hans nous entraîne dans un safari fourmillant de petites misères et de grosses vacheries. Nul renard, Maître Héron haut-perché peut savourer sa pitance ; quant à Compère Tapir, il n'a que faire des mesquineries de la Cigogne. La morale fait rougir.
« Une nouvelle journée à Filadelfia, en compagnie de l'inénarrable Hans, qui nous a donné rendez-vous au pied du monumental quebracho colorado momifié commémorant le cinquantenaire de la Colonie Fernheim. »
Nombre de photos : 58
Date : 27/08/2008
Localisation : Chaco
Ce carnet fait partie du périple : Contes et déconvenues du Chaco (et d'ailleurs)
Quelques précisions
Ce que nous avons visité
Musée Jacob Unger : les colonies mennonites du Chaco paraguayen fourmillent de fabriques, ateliers, zoos, musées, qui témoignent de la réussite prodigieuse de ces colons infatigables qui ont bâti leur éden dans le désert. Parmi eux, le musée Unger propose des reliques de la glorieuse époque et quelques exemplaires taxidermiques de la faune locale.
Transchaco : beaucoup moins fréquenté que ses confrères, ce “couloir bi-océanique” boréal, encore largement mal carrossable, vise à connecter le Paraguay à la Bolivie, et franchit pour cela un obstacle de taille, non en altitude mais en superficie : le vaste few-men's land du Chaco Seco. Une éprouvante traversée du désert.
Filadelfia : toute similitude avec une homonyme étasunienne est purement fortuite – encore que la ferveur entrepreneuriale des Mennonites n'ait pas à rougir, eux qui bâtissent des piscines dans le désert... Une bonne dose de sang-froid vous sera nécessaire pour supporter le soleil et l'autochtone, parfois aussi calcinés l'un que l'autre.
Géographie et thématiques culturelles
Chaco Húmedo : cette marge plus humide du terrible Chaco est agrémentée de véritables oasis de vie (sinon de fraîcheur). Bosquets de quebrachos ou palmeraies de carandais ombragent une ribambelle de lagunes où s'abreuve quelque gracieux guazuncho, sous l'œil attendri de caïmans faméliques...
Chaco Seco : si l'épithète “impénétrable” lui colle à la peau, ce n'est pas tant en raison des rudes conditions climatiques (avec 45°C en été et peu d'eau, le terme approprié serait plutôt “invivable”) que de la densité des plantes xérophiles qui ont vite fait de coloniser toute ébauche de piste. Il faut être myrmécophage ou Mennonite pour y subsister !
Tatous : une bestiole archaïque, tant par son pedigree paleocène que par son aspect de chevalier médiéval, engoncée qu'elle est dans son armure aux plates frangées de poils (qui lui valent son surnom moins chevaleresque de “poilu”), et coiffée d'un heaume auquel ne manque guère qu'un panache pour avoir ce qui s'appelle “fière allure”.
Pecari (Tagua) : le poil tellement hirsute qu'on jurerait un porc-épic, cette sorte de sanglier qui fréquente les régions désertiques du chaco aime toutefois à se pomponner : collier en or blanc ou blanc à lèvres sont les colifichets optionnels de sa gracieuse parure, et l'on se prend alors à partager les sentiments de la Belle pour la Bête.
Tapir : quel affreux personnage que ce rustre coiffé à la punk, qui sans cesse renifle vulgairement, sa trompe morveuse battant l'air à la recherche d'un branchage appétissant – et lorsqu'il retrousse ses babines boursouflées pour mieux savourer sa friandise, c'est un véritable bonheur que de contempler la purée verdâtre qui dégouline à gros bouillon.
Yacaré (Caïman) : pour un peu, on ne l'aurait même pas vu approcher... Voguant juste sous la surface de l'eau, ses mirettes globuleuses seules émergeant, un intempestif réflexe caudal l'a trahi en éclaboussant la coque de notre esquif... Ces monstres ont beau bouder la chaire humaine, 3 mètres de long, tout de même, ça n'est pas rien...
Palo Borracho – Samu'u : son bide difforme bardé de pustules acérés et ses branchages crochus lui donnent un profil d'épouvantail conforme à son origine mythologique : le vagabond puni de son oisiveté fut transformé en un arbre dont la seule qualité est l'ornementation des boulevards – consolation, ou damnation ?
Lapachos (tajy) : si les arbres poussaient des cris, assurément ceux du genre Handroanthus seraient assourdissants – agglutinées en grappes dodues, leurs fleurs sont de véritables brass-bands de trompettes aux couleurs éclatantes, qui au printemps émaillent la selva d'éclats dorés et parent les villes du bassin rioplatense de milliers de pompons roses.
Espèces diverses : faute de temps (ou de patience) pour photographier telle fleur ou tel arbre sous toutes ses coutures, plusieurs espèces –certaines parmi les plus emblématiques d'ailleurs –n'ont pu être gratifiées d'une fiche en bonne et due forme, hélas, et devrons se contenter d'une seule vignette dans ce pot-pourri de circonstance.
Flamant rose : à contempler les entrechats, ronds de jambe et autres battements dont sont capables ces êtres infiniment gracieux qui évoluent dans des décors fabuleux où s'intercalent de pompeux volcans et de non moins mirifiques lagunes, on ne peut que blâmer les cygnes d'avoir usurpé la vedette du plus fameux des ballets russes.
Ardéidés (hérons, aigrettes, butors, etc.) : un concert de sirènes rauques et grinçantes annonce leur arrivée ; puis, dans un grand déploiement d'étoffes mordorées, leurs capes argentées claquant dans le vent, les sicaires dégainent leurs dagues dorées et croisent le fer dans la ramure d'un vieil arbre...
Jabirú : avec son uniforme blanc (d'une propreté plus ou moins irréprochable), son col cramoisi et sa caboche toute noire qu'on dirait une cagoule (à défaut d'un tricorne), ce grand échalas au bec inquisiteur à des airs d'officier d'ancien régime. Si d'aventure vous souhaitiez photographier la plus grande cigogne du nouveau monde, guettez-la au garde-à-vous !
Perruches et Perroquets : harcelant les villages d'adobe de l'aube au crépuscule, heure à laquelle le strident brouhaha des cigales finit par le couvrir, le jabotage ricaneur des perruches fait partie du paysage sonore de l'Interior, et le tournoiement incessant de leurs formations verdoyantes aux reflets fluorescents achève de vous assommer les sens.
Ñandú (nandou d'Amérique) : les barbelés que les grandes estancias tendent au travers des llanos donnent beaucoup de fil à retordre à ce fondeur invétéré – à force de tourner en rond dans les cases du cadastre, il finit par perdre la boule et passe le plus clair de son temps à aguicher d'invisibles admirateurs en esquissant de froufrouteux french-cancan.
Oiseaux divers : soit que les sujets aient été trop volatiles, soit que leur observation ait relevé d'une fortuité qui ne s'est jamais représentée, nombre de piafs de tout poil n'ont pu se faire tirer le portrait qu'en un unique exemplaire, perdant de fait l'occasion de mériter ici une fiche à part entière – nous les avons donc rassemblés dans ce pêle-mêle ornithologique.
Tabuyayá – Maguari (Cigogne américaine) – aperçu
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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