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Le guide
Nous
Et tout d'abord, oui : qui sommes-nous ? Qui sont les auteurs de ces lignes, de ces photos, de ce site et de cet appétit inextinguible de voyager, découvrir, comprendre et partager ? Présentons-nous ! Nous sommes un tandem de trentenaires passionnés par le voyage : Nicolas, Occitan, photographe amateur et fouineur têtu ; et Étienne, Ligérien, développeur autodidacte et guide exigeant. Installés à Córdoba dès 2007, nous avons inlassablement écumé l'Argentine (et quelques pays limitrophes), côtoyé les Argentins, dévoré de multiples publications, bu des litres de mate. Après une parenthèse non moins fascinante et savoureuse en Asie du Sud-Est (2010-2014), dont nous avons ramené Magellaniques.com, nous avons retrouvé nos pénates argentins avec une curiosité renouvelée.
Dix ans ont passé, dix ans de prospection et d'assimilation. Bilan : une somme colossale et personnelle d'informations, de photos et d'expériences, que nous avons décidé de partager sur la toile. Ainsi est né www.queseio.com, un projet encyclopédique unique et en constant développement, aujourd'hui reconnu comme un référent incontournable du voyageur indépendant en Argentine. Par ailleurs, désireux de transmettre notre savoir-faire, nous avons fondé en 2016 www.ExplorArgentine.com – voyages sur-mesure, afin de vous accompagner sur le terrain. Un concept qui a conquis de nombreux voyageurs !
L'année 2018 nous trouve de retour en France, pour un temps du moins... L'occasion de faire le point, de partager nos aventures, de monter un nouveau projet ? A suivre...
Le temps
Avec une amplitude nord-sud de 35 degrés de latitude (soit près de 3700km), et un dénivelé d'est en ouest de près de 7000 mètres, l'Argentine possède forcément un climat extrêmement contrasté. On observe quatre grands types de climats bien distincts :
Climat tempéré pampeano : il couvre la pampa et le sud du Litoral. C'est un climat qui possède quatre saisons, inversées par rapport à l'hémisphère nord. L'été (janvier, février) y est chaud et humide (terriblement lourd à Buenos Aires), l'hiver (juillet, août) frisquet et sec (les grands incendies ont donc lieu en hiver, c'est-à-dire en même temps que leurs homologues de Provence ou de Californie). Notez que vers l'ouest, aux alentours de Córdoba, le climat est de type méditerranéen, particulièrement agréable toute l'année. Attention : les orages d'été, dans cette région tempérée, peuvent s'accompagner du fameux granizo, une tempête de grêle dont les grêlons font la taille de grosses pierres et occasionnent chaque année des dégâts faramineux.
Climat subtropical : il couvre les 3/4 du nord du pays, depuis la frontière brésilienne jusqu'aux premiers reliefs andins des Sierras subandinas. Il est caractérisé par de très fortes chaleurs toute l'année (car nous sommes au niveau du Tropique du Capricorne), mais son régime pluvial est inégal et épouse le mouvement d'est en ouest qu'effectuent les masses cycloniques en arrivant de l'Atlantique ; d'abord elles se déversent sous forme de gros orages, toute l'année, sur le sud du Brésil et le nord de la Mésopotamie argentine, et génèrent donc un écosystème de selva. Plus à l'ouest, au-dessus du chaco, ces mêmes masses de nuages sont moins prodigues, et il ne pleut guère qu'en été (janvier, février), violemment mais brièvement ; le reste de l'année est terriblement sec et chaud, c'est un climat aride. En revanche, lorsque ces mêmes masses nuageuses achèvent leur traversée du chaco et butent, pour finir, sur les Sierras Subandinas (Salta Est), cette “collision” entraîne de plus importantes précipitations, durant un long été (décembre, janvier, février, mars), et donne naissance à la frange écosystémique des yungas. En bref : climat très chaud, très humide sur ses marges est et ouest, sec en son centre avec des orages estivaux.
Climat aride : la constante de ce climat-ci est l'absence quasi permanente de précipitations. Cette aridité concerne une immense frange qui relie le nord-ouest au sud-est : la partie nord, de Jujuy jusqu'à Mendoza, est coincée entre la Cordillère Principale des Andes et un front oriental de sierras plus basses qui bloquent l'arrivée des précipitations atlantiques (voir climat précédent) ; la partie sud, qui couvre la quasi totalité de la Patagonie et de la Terre de Feu, est privée des précipitations qui, à ces basses latitudes, ne viennent plus de l'Atlantique mais du Pacifique et n'arrosent que le Chili ainsi qu'une maigre frange de cordillère argentine (voir le climat suivant). En fonction de la latitude et de l'altitude, les températures varient et engendrent trois sous-régions : climat de montagne classique dans la cordillère (de Jujuy à Mendoza), avec journées douces et nuits froides ; climat plus continental au centre (Cuyo & La Pampa) ; quant au sud (steppe patagonique), frisquet voire glacial toute l'année. Dans tous les cas, ce sont des climats extrêmes de sécheresse. Mais attention, lorsqu'un orage se déchaîne, c'est une autre histoire ! Le danger vient alors non pas tant du ciel que du sol : en quelques minutes, les torrents asséchés se réveillent, tels des oueds, et envahissent de leurs eaux tumultueuses les nombreux badenes (gués en cuvette) qui jalonnent les routes. Attendez que le flot s'épuise, ne tentez surtout pas la traversée !
Climat froid-humide : ce dernier climat couvre la frange australe des Andes, à des latitudes où leur altitude est moindre et permet le passage des masses humides du Pacifique Sud ; il pleut régulièrement, les forêts sont denses, de type tempéré, et, comme nous sommes très au sud, il fait plutôt froid, avec de beaux étés cependant. Cette frange riche en lacs et en névés engendre de nombreux fleuves qui traversent ensuite la Patagonie désertique et permettent aux populations de créer des zones d'irrigation intensive.
Mentionnons pour finir la présence de nombreux microclimats, notamment dans les sierras de Córdoba et dans les quebradas du nord (Valles Calchaquíes, Quebrada de Humahuaca, etc.).
Pour résumer : quand partir ? Suivant ce que vous comptez visiter, toutes les saisons (australes) sont bonnes. L'automne est idéal pour la Patagonie, avec ses couleurs. L'hiver est préférable pour le Nord-est, quand la chaleur est plus acceptable. Mieux vaut s'aventurer sur la Puna en été, pour ne pas mourir congelé. Quant au printemps, c'est évidemment la meilleure saison pour les régions tempérées ! Consultez nos recommandations sur chacune de nos fiches provinces.
L'argent
Ce chapitre mériterait un long développement sur l'économie argentine, pour expliquer comment, plus d'une décennie après la fameuse crise politico-économique de 2001, et après plus d'un siècle d'endettement endémique, et après près d'un demi-millénaire d'exploitation coloniale puis de gestion néocoloniale (ressources bradées à l'exportation, importation de produits manufacturés coûteux), l'Argentine se tient toujours, aujourd'hui, en équilibriste au bord du gouffre abyssal de la banqueroute... Et ce, malgré un formidable potentiel énergétique et agricole, qui fit plus souvent sa perte que sa grandeur. Faisons l'économie d'un long historique, et rappelons simplement qu'au terme d'une décennie de laborieux efforts déployés par l’État argentin pour honorer ses créanciers, l'année 2014 s'est soldée par l'acharnement des plus récalcitrants et des plus menaçants d'entre eux, les fameux fondos buitres (“fonds vautours”), spéculateurs sans scrupules ayant tout misé sur l'écroulement de l'Argentine, et qui remettent en cause d'année en année le salut économique et financier qui pourtant n'est jamais loin... L'Argentine est toujours entravée par des intérêts faramineux, empêtrée dans la menace permanente d'être rejetée au ban des nations et de la prospérité. Conséquence ? Une monnaie difficilement gérable et souvent imprévisible, dans une économie qui hésite depuis des décennies entre le libéralisme le plus optimiste (présidences Menem jadis, Macri à présent) et le protectionnisme le plus crispé (ère Kirchner). Résultat : une inflation qui s'envole à tir d'ailes (jusqu'à 40% par an) et une société qui se crispe (voir section La sécurité ci-après).
Quelle est, concrètement, la situation pour le voyageur étranger ? D'aucuns auront entendu parler du dollar parallèle, un dollar au noir curieusement baptisé blue. Cette monnaie que l'on échangeait sous le manteau, dans des officines sans fenêtres, durant les dernières années de l'ère Kirchner (soit 2012-2015), avait le grand mérite – pour le voyageur étranger – de lui procurer 60% de pesos de plus que la banque pour un même montant de dollars ou d'euros. Depuis l'élection de Mauricio Macri à la présidence de la Nation en décembre 2015, cet âge d'or de la combine, de la spéculation et – avouons-le – du crime de lèse-fiscalité fort préjudiciable aux réserves de la Banque Centrale, est désormais à peu près révolu. Dans l'actualité, le blue est légèrement moins favorable que l'officiel, et s'il n'a pas totalement rendu gorge c'est que certains contribuables préfèrent encore transiter par les sentiers bucoliques de l'évasion fiscale – la plaie de l'Argentine. Mais pour le voyageur étranger, au final, il n'y a donc plus aucun intérêt à débarquer avec de grosses coupures en euros, sauf à ne pas posséder de carte de retrait.
Au quotidien, vous pourrez donc retirer à la banque, en théorie sans restriction de montant, ou dans les cajeros automáticos (DAB). Cependant, cette dernière opération demeure sujette à de menues tracasseries. D'une part, ils sont souvent pris d'assaut (une queue de 20 personnes est une bonne moyenne), et régulièrement en rupture de devises (a fortiori en fin de journée ou de week-end, ainsi qu'à proximité de Noël, de la Saint-Valentin, de la fête des mères, des pères, etc.). D'autre part, hors de Buenos Aires, la densité des DAB a tendance à se clairsemer, et ce d'autant plus que vous vous éloignez de la capitale. Dans les villes importantes, vous pourrez toujours trouver un DAB, mais dans les villages cela peut vite devenir un cauchemar. D'autant plus que ces curieuses bestioles se répartissent en deux réseaux : Banelco et Link, qui ne sont pas toujours compatibles avec votre propre banque étrangère – que votre carte soit Visa ou Mastercard n'y changera pas grand chose. De fait, certains bourgs, certaines vallées parfois, relèvent exclusivement d'un seul de ces deux réseaux. Moralité ? Mieux vaut toujours emporter des espèces lors des longs voyages en province ; nous parlons de pesos, bien évidemment, car il n'est pas toujours évident de trouver des bureaux de change, et d'ailleurs même les banques font parfois la fine bouche. On pourra vous refuser vos euros ; le dollar reste cependant une valeur sûre.
Bref. Quand enfin vous avez obtenu votre liasse de beaux pesos tout neufs – même pas en rêve ; les petites coupures sont en piteux état et vous préférerez des fois renoncer à vous saisir d'un billet de 2 pesos qui à l'air de sortir de la gueule d'une vache –, songez à faire de la monnaie, car les grosses coupures (50 et 100 pesos) font pleurer les commerçants et les chauffeurs de taxi. Sachez également que plusieurs séries de billets circulent actuellement : deux séries de 5, 50 et 100 pesos, qui devraient prochainement être rejointes par une nouvelle série de coupures aux motifs animaliers (incluant de nouveaux billets de 200, 500 et 1000 pesos). Par ailleurs, l'usage des pièces perdure mais leur faible valeur les rend plutôt rares.
Enfin, il reste la solution du paiement par carte. Outre le fait que ce service n'est pas très répandu en-dehors des grandes villes, et que son utilisation est sujette aux aléas des communications téléphoniques (voir rubrique Le téléphone), il vous sera toujours surfacturé entre 5 et 10%.
Les prix
Avec le Venezuela, l'Argentine partage la tête d'affiche des pays avec la plus forte inflation annuelle au monde. Certes le Venezuela caracole en tête avec un effroyable 70%, mais l'Argentine, avec « seulement » 40%, conserve une belle avance sur ses poursuivants (hormis le Soudan, qui la talonne). Un tel score signifie grosso modo que les prix doublent tous les deux ans (et ce depuis plusieurs années !). Et le plus aberrant est que, pendant ce temps, l'organisme national des statistiques (l'Indec), piloté par le gouvernement, continue de publier un pourcentage annuel qui oscille autour de 20%... Un sujet de moquerie perpétuel de la part des Argentins. D'ailleurs, dans son entêtement permanent à la mystification, le gouvernement se refuse à créer de plus grosses coupures que le billet de 100 pesos, ce qui commence à devenir encombrant dans le portefeuille...
Au final, avec une inflation hebdomadaire des prix, il est difficile pour nous de donner des indications fiables de prix pour les produits de référence (essence, notamment) comme pour le prix des prestations touristiques en tout genre (repas, nuitées, excursions, transports). Mais la tendance actuelle est à l'équivalence avec les prix généralement observés en France. Certains prix, cependant, sont déjà supérieurs, notamment l'essence ; prix approximatif généralement observé du sans-plomb 92 au 01/01/15 : 13 pesos, soit près d'1,3 euros – un chiffre à actualiser impérativement.
Une particularité argentine qui surprendra le consommateur français est le tout-crédit. Avec la volonté de soutenir coûte que coûte la consommation afin de relancer la production nationale, le gouvernement entend faciliter le crédit à la consommation. Aussi, il est régulièrement proposé des facilités de paiement en 12 ou 24 cuotas (mensualités), souvent pratiquées sans intérêt ni frais d'aucune sorte, que ce soit pour l'achat d'une auto ou d'un grille-pain, voire du caddy hebdomadaire au supermarché. Les prix de l'automobile ou de l'électroménager sont généralement tout simplement affichés d'office au prix de la cuota, avec le prix contado (comptant) en petit dans un coin – ne soyez pas surpris... Les cartes de crédit, proposées par toute enseigne de grande distribution qui se respecte, sont extrêmement intéressantes (souscription immédiate, réductions importantes, frais minimaux). Le paradis de la consommation – ou le mirage du surendettement ?...
L'approvisionnement
L'Argentine connaît de récurrents et fâcheux problèmes d’approvisionnement en tout genre. Outre les distributeurs d'argent, régulièrement à sec, cela concerne aussi bien l'énergie que les produits de grande consommation... Les coupures d'électricité sont monnaie courante, surtout en été lorsque les climatiseurs carburent... Les carburants, eux aussi, peuvent venir à faire défaut à la pompe, en période de vacances ou en cas de crise politique (assortie de piquetes, barrages sur les routes). Par ailleurs, certains produits du quotidien sont régulièrement en rupture de stock, notamment (ceci intéressera les voyageurs et les voyageuses...) les serviettes periodiques et la crème solaire. L'huile de cuisson est un autre produit sensible, dont la consommation est régulée par des restrictions du type « pas plus de deux litres par caddy et par famille ». Précisons que ces désagréments sont dus aux carences de la production nationale, alors que les importations sont lourdement grevées et donc quasiment proscrites. Conséquence, les produits uniquement disponibles à l'importation et qui ne relèvent pas d'un besoin sensible sont introuvables (au cas où vous ne pourriez vous passer de foie gras).
Les horaires
Les horaires d'ouverture des magasins sont assez particuliers ; il est bon de les avoir clairement présents à l'esprit. Généralement, les commerces (et les bureaux) ouvrent à 9 ou 10 heures du matin, jusqu'à 13 heures. Ensuite vient la fameuse siesta (dois-je traduire ?), qui impose aux commerces un “couvre-feu” de 13h à... 16h, voire 17h. Les magasins ferment ensuite aux alentours de 21h. Attention au week-end : les commerces ferment tous aux alentours de midi le samedi, pour ne rouvrir que le... lundi matin ; oubliez donc les après-midis shopping en ville, à moins de vous réfugier dans les malls, de plus en plus nombreux : ces galeries commerciales, souvent dotées d'un cinéma, battent leur plein le samedi et le dimanche.
Quant aux horaires des repas, ils sont plutôt décalés par rapport aux us français. Le déjeuner commence à 13h, le dîner pas avant 21h ! Ne vous pointez pas au restaurant à 20h, on ne vous servira pas. Le week-end (à partir du vendredi soir, voire du jeudi soir), on ne dînera pas avant... 23h, y compris avec les jeunes enfants ; ensuite de quoi on ira boire un verre ou deux avant que les boîtes n'ouvrent leurs portes sur les coups de 3h du matin. La nuit est longue, en Argentine... Et l'attente aussi, pour passer commande et être servi – d'où les corbeilles de pain généralement abondantes...
Quant au fuseau horaire, toute l'Argentine est calée sur le fuseau GMT–3, ce qui donne quatre heures de moins que la France, et cinq heures de moins lorsque celle-ci passe à l'heure d'été. Il n'y a actuellement pas de décalage horaire estival supplémentaire en Argentine, mais cela dépend des années, et des gouvernements provinciaux ; 2015 est donc une année particulièrement stable, surtout comparée à 2009-2010, par exemple, lorsque certaines provinces étaient passées en heure d'été, d'autres non, et celle de San Luis en particulier avait fait sa mauvaise tête et s'était alignée sur le fuseau GMT–4 pour toute l'année ; il y avait alors jusqu'à trois heures différentes dans le pays...
Le calendrier
Avec une économie nationale en berne, à défaut de pouvoir augmenter les salaires le gouvernement se complait depuis quelques années à multiplier les jours fériés. En 2015, le décompte officiel est de 16 feriados (jours fériés), contre par exemple 11 en France. Notez que trois d'entre eux sont dits trasladables : s'ils tombent un jour chômé (samedi ou dimanche), ils sont systématiquement reportés au lundi suivant, ou au vendredi qui précède. Mais ce n'est pas tout ! A ces 16 jours s'ajoutent généralement 2 ou 3 jours décrétés feriados turísticos, et qui permettent de constituer des ponts ; non pas que les gens prennent leur journée, comme en France, non – le pont est tout simplement donné. Dans le public, on est encore plus libéral avec les feriados turísticos... Par ailleurs s'ajoute une autre série de jours dits no laborables et qui concernent les minorités ethniques ou religieuses (Pâque juive, Nouvel An musulman, Eid al-Fitr, Eid al-Adha, Commémoration du Génocide arménien). Les provinces possèdent enfin parfois leur propre Fête Provinciale. Vous pouvez trouver une liste complète actualisée chaque année ici : feriados argentinos
Pour faire bonne mesure, notons toutefois que le régime argentin ne prévoit pas 5 semaines de congés payés, mais 2 seulement. Avec l'ancienneté, la plupart des entreprises accordent d'avantage de semaines. Rares cependant sont les salariés qui arrivent jusqu'à 5 !
Dernière précision : n'oubliez pas que les saisons sont inversées dans l'hémisphère sud, et que par conséquent les vacances d'été argentines débutent peu avant Noël et durent jusqu'en février. Gardez cela bien à l'esprit si vous visitez le pays à cette période : l'activité tourne au ralenti, et certaines destinations touristiques sont prises d'assaut (Bariloche, Sierras de Córdoba, Mar del Plata, principalement).
Le téléphone
Le chapitre sur l'argent vous a semblé complexe ? Celui sur la téléphonie l'est à peine moins... Les formats des numéros locaux sont un vrai casse-tête. Ils se composent d'un indicatif local (avec une racine provinciale commune), suivi éventuellement du 15 (indicatif spécial pour les portables), conclu par le numéro proprement dit. L'indicatif local + le numéro proprement dit doivent totaliser 11 chiffres (sans le 15). Aussi, si l'indicatif est court, le numéro propre sera long (par exemple 011 + 8 chiffres pour la ville de Buenos Aires), et réciproquement ; plus le bled est paumé et plus l'indicatif est long ; par exemple : 03827 + 6 chiffres pour Aimogasta. Et le 15 dans tout ça ? A ne composer (entre indicatif et numéro propre) que si vous appelez un portable depuis un fixe. A noter : de fixe à fixe, dans une même localité, pas besoin de l'indicatif local.
Et maintenant, depuis l'étranger ? Outre l'indicatif international argentin (+54), vous devrez ajouter un 9 immédiatement après si vous appelez un portable (mais en supprimant alors le 15). Quelques exemples concrets ?
Soit un numéro de téléphone imaginaire de Córdoba Capital : 0351 444 4444 (indicatif local de 4 chiffres + numéro propre de 7 chiffres = total de 11 chiffres, le compte est bon). Premier hic, on ne sait pas a priori s'il s'agit d'un portable ou non, car le 15 est souvent omis ! Admettons d'abord qu'il s'agit d'un fixe. Pour appeler ce numéro depuis Córdoba-même, marquez uniquement 444 4444. Depuis toute autre localité de la province ou depuis une autre province, composez 0351 444 4444. Depuis l'étranger, composez +54 351 444 4444. En revanche, s'il s'agit d'un portable, vous devrez ajouter le 15 si vous appelez depuis un fixe : 0351 15 444 444 (mais 0351 444 4444 de portable à portable) ; et vous devrez troquer (et déplacer) le 15 pour le 9 si vous appelez ce même portable de l'étranger : +54 9 351 444 4444. Pigé ?
Pour corser le tout, sachez que le signal est extrêmement mauvais en Argentine, non seulement dans les vallées reculées mais aussi dans certaines zones d'ombre en ville. Et là où ça capte, le signal est encore sujet à des coupures intempestives parfois prolongées. La 3G offre la même connectivité médiocre et aléatoire. Les trois opérateurs se valent : Claro, Movistar ou Personal. Vous pouvez acheter une carte SIM (demandez un chip), et la recharger en achetant du crédit dans les kiosques.
Notez bien le numéro unique des urgences : 911.
Le courrier
S'agissant de vos cartes postales, il y a une sorte d'arnaque généralisée (du moins à Buenos Aires où ce service est proposé) : les boutiques qui en vendent proposent également des timbres DHL, et la boîte-aux-lettres qui va avec pour vous faciliter la tâche. Or, ces timbres sont plus chers que la poste argentine, et en plus vos envois mettront beaucoup plus de temps ! Un test comparatif réalisé en 2015 sur un envoi de 4 cartes postales a donné les délais suivants : 2 semaines pour Correo Argentino (la poste argentine) contre 5 pour DHL !... Bilan : mieux vaut acheter des timbres au Correo Argentino !
Concernant les colis en provenance de l'étranger, à destination de l'Argentine, attention : les Argentins, ainsi que les étrangers ayant le statut de “résident”, n'ont droit qu'à 2 colis par an depuis l'étranger. Donc, avant toute chose, assurez-vous que le destinataire en Argentine n'a pas déjà atteint son quota... Le cas échéant, le colis sera tout bonnement confisqué. Ensuite, même si vous êtes dans la limite du quota autorisé de 2 colis/an, sachez que le colis sera taxé à 50% de sa valeur, et que son heureux destinataire devra vraisemblablement poser une demi-journée de congé pour aller affronter la bureaucratie argentine, en l'occurrence la toute puissante AFIP (Administration Fiscale des Revenus Publics – un mix entre le fisc et les douanes) ; ce n'est pas une blague : il faut des heures pour poireauter, remplir la paperasse et obtenir son colis. Moralité : éviter tout envoi de colis postal (quelle que soit l'entreprise) de l'étranger vers l'Argentine, à moins d'un besoin vital...
La sécurité
En Argentine, tout le monde est gentil et danse le tango. Eh bien non ! Non seulement le tango est marginal, mais par ailleurs l'Argentine est loin d'être un pays sûr. Avec une situation économique extrêmement dégradée, et un gouvernement qui joue un peu trop dangereusement sur la corde du populisme, la criminalité est élevée et l'impunité souvent garantie. Il y a dans les grandes villes du pays des villas (bidonvilles) qui sont de vraies forteresses où n'entre jamais la police (et où le prix du loyer est extrêmement élevé car, ici, on peut se loger sans avoir à produire tout un tas de justificatifs et de garanties). N'allez jamais y traîner vos guêtres car ces quartiers sont régis par des mafias sans scrupules et le trafic de drogue y bat son plein – et pas qu'ici ; l'Argentine est devenue depuis quelques années la “nouvelle Colombie”, selon les dernières investigations ; consommation et production ont la bride déliée ; le paco, cocaïne du pauvre coupée de tout un tas de saloperies, fait des ravages. Ne vous en mêlez ni de près ni de loin.
La “petite” criminalité en Argentine (vol, cambriolage) n'est pas synonyme de bénignité. Lisez les journaux, et vous découvrirez que l'on tue quotidiennement pour de l'argent, pour un appareil-photo, pour un vélo, pour un rien. Dans les grandes villes, évitez tous les bijoux et conservez téléphone et porte-monnaie sur vous. En cas de braquage, de vol à l'arrachée ou de traquenard, une seule et unique consigne : donnez tout sans aucune résistance. Encore une fois : on tue pour peu de choses ; ne hurlez surtout pas. La pratique des secuestros (enlèvement de personne et rançon) semble s'être perdue (elle battait son plein à une certaine époque) ; mais sait-on jamais... Les cambriolages sont très fréquents et peuvent être extrêmement violents ; assurez-vous de ne pas laisser vos portes ou fenêtres ouvertes la nuit, même si vous êtes dans la pièce. Notez que de plus en plus d'Argentins choisissent l'option barrio cerrado, autrement dit la sécurité d'un quartier fermé par une enceinte et protégé 24h/24 par des vigiles armés. Bref, si vous en doutiez encore, l'Argentine c'est un peu le Mexique, et tous les Argentins vous le diront ; la différence (importante) est que les cartels ne font pas la loi dans la rue – le gouvernement se les concilie, paraît-il. Ne l'oubliez pas, soyez prudent, et tout ira bien.
A la campagne, l'insécurité est beaucoup plus faible, mais restez normalement prudents. Le cas des jeunes Françaises assassinées à Salta est un fait divers, mais qui démontre une vraie propension à la violence contre les femmes – reflet du machisme ordinaire, bien palpable et parfois dur à supporter, quand les petites remarques et commentaires à voix haute font partie du quotidien...
Le transport
Passons en revue les différents moyens de transport urbains.
Le bus de ville
Les réseaux de bus sont généralement assez denses, mais les arrêts et les parcours sont parfois assez énigmatiques pour le néophyte. Mieux vaut consulter les plans en ligne avant de vous lancer, par exemple www.omnilineas.com.ar (cliquez sur “colectivos de la ciudad”) – valable pour Buenos Aires et quelques villes importantes. Ensuite, pour trouver l'arrêt sur place, cela s'apparente parfois à un jeu de piste : le simple tronc d'un arbre badigeonné de bleu fait souvent office d'abribus... Dans les villes moyennes et les villages, on paie son trajet en montant dans le bus, ce qui nécessite d'avoir l'appoint sur soi – et de bonnes jambes, car il y a souvent une belle volée de marches. A Buenos Aires et à Córdoba (et peut-être ailleurs), un système de carte a été judicieusement mis en place, que l'on achète et recharge dans les kiosques et autres établissements agréés. On bipe en montant dans le bus, et le tour est joué. On ne peut désormais plus payer à bord. En ce qui concerne le voyage proprement dit... Tassez-vous bien, et accrochez-vous !
Taxis et remises
Il y a deux types de transports individualisés de type taxi, sans que la différence soit toujours flagrante, notamment d'une ville à l'autre. Le taxi proprement dit, qui peut être commandé par téléphone, pris à un arrêt ou au vol dans la rue ; il est généralement jaune, mais pas toujours. Et le remis, le plus souvent de couleur verte ; la différence essentielle tient à ce que ces derniers ne peuvent pas attendre à un arrêt, et doivent donc être sollicités par téléphone, ou au vol dans la rue. Une différence minime, donc. Il paraît (mais c'est là une véritable légende urbaine) que les remises sont un peu plus chers mais beaucoup plus sûrs ; ils sont en tout cas à privilégier pour les longues distances (même remarque). Quoi qu'il en soit, il vaut mieux toujours commander son taxi ou son remis par téléphone, surtout de nuit ; l'opératrice vous indiquera la plaque d'immatriculation ou le modèle du véhicule qui viendra vous prendre. On n'est jamais trop prudent !
Et à présent, les différents moyens de transport longue distance.
L'avion
Il est commode, quand on a peu de temps et pas mal d'argent, d'effectuer quelques vols intérieurs entre les principaux secteurs touristiques. Les deux principales compagnies qui desservent l'intérieur du pays sont Aerolíneas Argentinas (www.aerolineas.com.ar) et la compagnie chilienne LAN (www.lan.com). Austral est une filiale de Aerolíneas Argentinas. Citons également Andes (www.andesonline.com) qui offre des alternatives entre Buenos Aires, Salta et Puerto Madryn ; ou LADE (l'armée de l'air ; www.lade.com.ar) qui opère surtout dans le sud de la Patagonie et en Terre de Feu et propose notamment des directs entre El Calafate et Puerto Madryn (le service cependant est d'une rare complexité calendaire). Quant à GOL (www.voegol.com), elle offre des vols lowcost pour le Brésil, depuis Buenos Aires, Rosario et Córdoba. La plupart des vols ont pour origine Buenos Aires, mais certaines compagnies ont mis en place de salutaires vols de cabotage entre Córdoba, Mendoza, Bariloche, Rosario, Salta, El Calafate ou Iguazú – voir les Corredores Federales d'Aerolíneas ; cette compagnie propose également un Pass qui offre des réductions intéressantes si vous cumulez plusieurs trajets durant votre séjour. Pour le transfert entre aéroports domestique et international à Buenos Aires, voir Ezeiza & Aeroparque ci-dessous.
Le car
Effectuer les longues distances en micro (car) reste l'option la plus économique (mais pas non plus donnée) ; en voyageant de nuit, vous économiserez du temps ; en journée, vous verrez un peu de pays ! Les destinations sont innombrables, y compris certains patelins reculés (mais pas trop égarés dans la cordillère, quand même). Les cars argentins sont, en général, confortables (semi-cama), voire très confortables (ejecutivo ou cama suite), mais les repas à bord laissent souvent à désirer. Les horaires sont plutôt ponctuels, et la sécurité régulièrement assurée. Toutefois, la route argentine étant ce qu'elle est (voir nos recommandations ci-après, section “La voiture”), dans l'éventualité d'un accident privilégiez les sièges du rez-de-chaussée, et sinon évitez les premiers rangs à l'étage ; et attachez votre ceinture de sécurité. Dans les gares, surveillez vos bagages et restez vigilants. Pour consulter les horaires, reportez-vous à Plataforma10 (www.plataforma10.com).
La voiture
En avion ou en car, une fois débarqué à Salta ou à Puerto Madryn, pour ne citer que deux destinations particulièrement prisées, force vous sera de constater que vous êtes loin d'être arrivé. En un jour, on a fait le tour de la plupart des grandes villes argentines, hormis Buenos Aires. Le gros de l'intérêt touristique en Argentine réside à la “campagne” (ou à la “montagne”, si vous préférez). Et pour cela, il vous faudra sortir des villes et partir sur les routes et les pistes. Deux solutions : en circuit organisé avec minibus, ou en solo avec une voiture de location. Dans ce dernier cas, sachez que les agences de location sont nombreuses, et les prix plutôt abordables ; surtout, vous en aurez pour votre argent car la découverte de ces paysages fantastiques en autonomie totale, ça n'a pas de prix ! Quelques consignes importantes à rappeler cependant avant de vous lancer...
La sécurité routière
Quoique le trafic, en-dehors des zones urbaines, soit plutôt clairsemé, il faut être prudent, d'autant plus que les grandes lignes droites invitent à appuyer sur l'accélérateur. D'une façon générale, l'état des routes est très aléatoire ; l'asphalte est très souvent gondolé, parsemé de trous plus ou moins profonds, et la signalétique au sol est souvent usée donc invisible de nuit ; la signalétique verticale, elle, fait parfois défaut. Quant au ripio, les routes en terre, leur état varie considérablement d'une région à l'autre ; souple et joliment damée ici, dure et ondulée comme de la tôle ailleurs, couverte de boue ou de gravillons qui rendent votre auto totalement instable, etc. Fiez-vous aux cartes, et demandez aux locaux quel est l'état d'une route avant de l'emprunter. En cas d'orage, certaines routes deviennent extrêmement dangereuses (patinoire, badén,...).
Parlons des obstacles, justement. Gardez bien à l'esprit qu'en campagne les animaux se retrouvent très souvent au beau milieu de la route : vaches, chèvres, moutons, mais aussi guanacos, autruches en tout genre... Un autre obstacle sont les badenes, généralement signalés par un panneau. Ce sont de brusques déclivités permettant de franchir un cours d'eau asséché ; en temps normal, le lit est sec, mais la déclivité est en soi dangereuse ; et surtout, juste après un orage, le badén peut se remplir d'eau rapidement et puissamment – dans ces conditions, ne le franchissez pas.
Un autre obstacle que vous rencontrerez sur la route, ce sont les autres automobilistes eux-mêmes ; le code de la route est sensiblement le même qu'en France, mais son application (notamment s'agissant des priorités sur les ronds-points) laisse une bonne marge à l'improvisation... En-dehors de Buenos Aires et de Córdoba, où la caminera (police des routes) est vigilante, les automobilistes argentins se comportent souvent comme s'ils étaient seuls au monde, et l'état des véhicules laisse très souvent à désirer (voir notre fiche R12 & cie). Attendez-vous à tomber sur une R12 rouillée en panne de freins, dont le conducteur grillera tranquillement le feu rouge en faisant un signe vague de la main ; ou sur une 504 démantibulée qui vous surprendra au détour d'un virage, de nuit, incognito, sans aucun éclairage et lancée à 10km/h. Restez attentifs. L'Argentine possède l'un des taux de mortalité routière les plus élevés – voilà, c'est dit.
En ce qui concerne le permis de conduire, il vous faut impérativement votre permis français + le permis international ; ce dernier seul n'est pas suffisant, car ce n'est qu'une traduction officielle de votre véritable permis, lequel seul vous donne l'autorisation de rouler. Mais le permis international vous sera réclamé, et si vous ne l'avez pas vous serez à l'amende – si ce n'est empêtré dans de plus enquiquinantes complications. Le permis international s'obtient gratuitement et relativement rapidement auprès de votre préfecture.
Ezeiza & Aeroparque
Toujours dans la rubrique “Transport”, quelques informations plus précisément concernant le transfert entre Buenos Aires et ses aéroports, correspondance stressante à laquelle la plupart des voyageurs sont confrontés lors de leur séjour en Argentine. En effet, la capitale possède deux aéroports : l'Aeropuerto Internacional Ministro Pistarini, alias Ezeiza (du nom de la commune où il se situe, à 35km au sud-ouest de Buenos Aires ; code IATA : EZE), d'une part ; et l'Aeroparque Metropolitano Jorge Newbery, alias Aeroparque (en pleine ville, près de Palermo ; code IATA : AEP), d'autre part. La plupart des vols domestiques sont concentrés sur Aeroparque, mais il y a quelques vols nationaux également à Ezeiza – cela peut vous simplifier la vie, mais les horaires tombent rarement bien.
Pour vous rendre d'un aéroport à l'autre, ou gagner le centre-ville, il y a cinq options :
ArBus : c’est une compagnie de bus de ville qui possède plusieurs arrêts disséminés dans Buenos Aires. Les départs se font tous depuis Aeroparque ; aussi, depuis Ezeiza, vous devrez forcément vous rendre d’abord à Aeroparque, et de là choisir éventuellement une autre de leurs destinations intra-muros. La compagnie dessert aussi la ville de La Plata, depuis Aeroparque. Les tickets s’achètent à bord – on peut payer avec le pass Sube. Plans, horaires et tarifs sur leur site : ArBus. Page spéciale pour Ezeiza : ici.
Tienda León : au départ d’Aeroparque comme d’Ezeiza, cette compagnie de cars, dont le logo arbore une tête de félin orange, a la mérite de desservir directement son point de chute dans Buenos Aires : “Terminal Madero” (Av. Madero 1299, à proximité des gares ferroviaire et routière de Retiro ; prévoir une petite marche de 10 minutes quand même). Les billets s’achètent aux points de vente situés à Terminal Madero ou dans l’enceinte des aéroports : sur le trottoir à l’extérieur des Terminaux B et C à Ezeiza ; près des tapis de restitution des bagages à Aeroparque. Prix et horaires sont disponibles sur le site de Tienda León : www.tiendaleon.com.
Le remis (voitures particulières avec chauffeur): plusieurs compagnies se disputent le marché, avec des prix très variés (+/-30%). En fonction du nombre de passagers, cela peut valoir le coût ! Il vous suffit de vous adresser à l'un des guichets situés entre les tapis de restitution des bagages et la porte automatique de sortie (à Aeroparque comme à Ezeiza), et de demander un billet pour l'adresse de votre choix. Vous payez tout de suite, et un chauffeur vient vous chercher dans les minutes qui suivent ; pas d'entourloupe ! Prix moyen observé par véhicule (janvier 2016) d'un aéroport à l'autre : 500 pesos.
Le taxi : on le prend à la sortie directement dans la file de véhicules noir et jaune qui attendent les voyageurs, à Ezeiza comme à Aeroparque, mais c'est de loin l'option la plus chère.
Le colectivo : plusieurs lignes de bus de ville assurent la desserte des aéroports. Pour Aeroparque, voici les lignes et entre parenthèse leurs principales étapes : 45 (gare routière de Retiro, obélisque), 33 (gare routière de Retiro, Plaza de Mayo, San Telmo), 37 (Palermo, Recoleta, Congreso). Pour Ezeiza, c'est la ligne 8A (Once, Plaza de Mayo, San Telmo, La Boca). Retrouvez le tracé de chacune de ces lignes (et d'autres) sur www.omnilineas.com.ar (cliquez sur la carte pour définir votre point de départ et celui d'arrivée, ou recherchez une ligne précise dans le menu déroulant “colectivo”).
Côté timing, pour une correspondance Ezeiza-Aeroparque, le car Tienda León passe obligatoirement par son Terminal Madero, entre Aeroparque et Ezeiza (et vice-versa), raison pour laquelle cela prend un peu plus de temps que les autos en théorie. Mais en pratique, taxis et remises prennent la route directe par le périphérique (la General Paz) qui est en travaux constants pour élargissement et présente donc souvent de forts ralentissements... Au final, disons que d'un aéroport à l'autre, sans incident, les autos mettront entre 3/4 d'heure et 1 heure ; le car entre 1h et 1h30... La différence essentielle, c'est que les cars partent à heure fixe (horaires sur le site mentionné plus haut), tandis que le remis part presque illico ! Quant aux colectivos, les bus de ville, c'est intéressant pour Aeroparque mais terriblement fastidieux pour Ezeiza – il ne faudra pas être pressé.
Côté confort, il n'y a pas photo : c'est le car Tienda León qui est le plus agréable ; il y a toujours de la place assise, les fauteuils sont moelleux, impeccables pour une petit sieste sans risque ! Tandis que le bus ArBus peut vous obliger à voyager debout, et on ne sait jamais trop dans quel véhicule on va monter lorsqu'on commande un remis... Quant aux colectivos, c'est une expérience assez exténuante avec des bagages, notamment pour Ezeiza...
Le carburant
Carburants généralement disponibles : essence (sans-plomb de 92 à 98), diesel (deux types) et GNC (le GPL). Ce dernier est très populaire (car moins cher) en Argentine, et de nombreux conducteurs greffent une bombonne jaune à leur auto, dans le coffre ou sous le châssis, et procèdent à la modification technique requise, y compris (et surtout) sur de vieilles R12 ; attention toutefois : hors des villes, le GNC est plus dur à trouver pour s'approvisionner.
Le prix du carburant quel qu'il soit est fortement sensible à l'inflation (reportez-vous à la rubrique Les prix ci-dessus). Attention : les stations services sont nombreuses en ville, mais de plus en plus rares à mesure que vous vous éloignez des centres urbains. Repérez-les bien sur une carte. Dans les Andes, dans le Chaco ou en Patagonie, et parfois ailleurs, il n'y a aucune station-service sur 200km ou davantage...! C'est un “détail” important, qui est parfois signalé par un panneau au moment de traverser le désert – mais pas toujours. Méfiez-vous également des week-ends, jours fériés et départs en vacances : l'approvisionnement est alors sujet à de forts aléas, qui entraînent, au mieux, des queues interminables la pompe, et au pire une pénurie pure et simple, avec à la clef l'éventualité d'être immobilisé plusieurs jours. Considérez sérieusement l'achat d'un jerrican si vous vous mettez dans les Andes et sur certains tronçons du Chaco ou de Patagonie.
La langue
De toutes les variantes américaines de l'espagnol, l'argentine (et sa petite sœur l'uruguayenne) est la plus déconcertante, si l'on excepte la chilienne (on se demande parfois si les Chiliens parlent espagnol – catchái, po?). Notons pour commencer qu'on ne parle pas “espagnol” mais castellano (castillan) ; et le castillan d'Argentine et d'Uruguay est plus précisément appelé rioplatense en référence au Río de la Plata. Ce castellano rioplatense possède de nombreuses variantes régionales, qui tendent à se rapprocher du castillan “pur” (mais pas trop) à mesure que l'on s'éloigne des rives du Río de la Plata. Quelles sont les caractéristiques principales de cet “argentin” ?
Caractéristiques phonétiques
Tout d'abord, comme dans toute l'Amérique Latine, on ne fait jamais siffler le “c” ni le “z” comme en Espagne ; on les prononce indifféremment comme le“s”. Ensuite, certains sons sont très déformés. Notamment à cause du shéismo, qui consiste à prononcer [sh] les lettres “y” et “ll”, voire dans certaines régions le “rr”. Un exemple ? Quand un Madrilène dira « mi perro se llama como yo » (mon chien s'appelle comme moi), certains Argentins diront « mi pesho se shama como sho ». Le shéismo est particulièrement fort à Buenos Aires et en Uruguay ; ce qui fait qu'un Portègne (habitant de Buenos Aires) est immédiatement reconnaissable (et haïssable...) dans tout le pays et dans toute l'Amérique Latine ; et les Uruguayens en sont pour leur pomme.
Dans l'Interior (en province), on prononce généralement [j] (comme “je” en français) au lieu de [sh] ; le même exemple devient « mi perro se jama como jo ». En de nombreux endroits (Córdoba, Cuyo, Nord-ouest), le “r” initial se prononce également comme un [j] français, ou comme un [sh] : le río (rivière, fleuve) devient jio voire shio. Quant au “s” final il est souvent gobé, remplacé comme par un léger souffle ; « dos vasos » (deux verres) s'entend comme « do' vaso' ». Pour peu que votre interlocuteur soit un gaucho de La Rioja, et vous risquez fort de ne plus rien comprendre du tout !
Le cas de Córdoba
Bien qu'auréolée de l'épithète “La Docta” (La Docte, La Savante), la grande ville de l'Interior possède une particularité assez peu distinguée, qui cependant la distingue entre tous les parlers hispaniques... Cela concerne toute la province de Córdoba, et consiste en l'allongement de la voyelle qui précède la syllabe tonique. Rappelons qu'en espagnol, il faut marquer l'accent tonique ; nous ne reviendrons pas sur cette règle, pour nous concentrer sur sa variante cordobaise. Prenons un exemple. Le verbe comer est régulièrement accentué sur la dernière syllabe : comEr ; à Córdoba, on va donc allonger la voyelle qui précède, soit le “o”, ce qui donne quelque chose comme coooomEr. Cela ne doit pas remplacer ni décaler l'accent tonique ; simplement, il faut prononcer longuement, et avec une certaine gouaille, le “o”. Écoutez quelques sketchs du Negro Álvarez, et vous comprendrez vite de quoi il s'agit...
A côté de cette caractéristique inénarrable, il faut mentionner la tendance à prononcer presque correctement (i.e. à l'espagnole), mais avec un rien d'exagération, le “y” et le “ll”, c'est-à-dire à la façon du [-ill] français comme dans “paille” ; par exemple, « io me quiero coooomer un poio en la caye, y que sea crioio» pour « yo me quiero comer un pollo en la calle, y que sea criollo » (moi je veux manger du poulet dans la rue, et qu'il soit bien d'ici). C'est en hommage à cet accent qui a bercé notre séjour en Argentine que nous avons baptisé ce site Queseio, et non Queseyo (d'après la formule rebattue “qué sé yo” qui ponctue nombre de dialogues et se traduit à peu près comme « moi, ce que j'en dis » ou « ça me regarde pas »).
Caractéristiques morphologiques
A l’instar de la plupart des pays d'Amérique Latine, le vosotros (vous, deuxième personne du pluriel) s'est perdu ; il est remplacé par ustedes (vouvoiement pluriel), sans que cela dénote de considération particulière attachée au vouvoiement. Par exemple, « ¿cómo andan ustedes? » se traduit pas « comment allez-vous ? » adressé à plusieurs personnes. Et l'impératif change radicalement ; on ne dira pas « ¡venid! » (venez !) mais... « ¡vengan! ». Et les pronoms suivent le rythme : « Los espero » au lieu de « os espero » (je vous attends), « su perro es lindo » au lieu de « vuestro perro es lindo » (votre chien est beau).
L'argentin possède une autre caractéristique morphologique qu'il partage avec ses voisins (Chili, sud bolivien, Paraguay, Uruguay) : le voseo. Il s'agit d'une forme particulière du tutoiement, qui se rapproche du you anglais dans son usage universel du tutoiement et du vouvoiement sans distinction. Ainsi, on n'utilise pratiquement jamais le pronom tú (tu, deuxième personne du singulier) ; à la place, on privilégiera une forme corrompue du vosotros dont on a dit plus haut qu'il avait disparu : le vos ; et le verbe suit la conjugaison du vosotros, à ce détail près que le “i” disparaît. Un exemple pour y voir plus clair. Quand l'espagnol dit « tú comes demasiado » (toi, tu manges trop), le voseo donne « vos comés demasiado » (car la deuxième du pluriel donnerait « vosotros coméis demasiado » ; on enlève le “i” et il reste “-és”). Une façon classique de saluer quelqu'un est « ¿cómo andás vos? » (à la place de « ¿cómo andas tú? »).
Cette règle possède une incidence majeure sur les diphtongues verbales. En espagnol, par exemple, les verbes tener, decir, contar (etc.) voient leur pénultième voyelle diphtonguer lorsqu'elle est accentuée ; exemple : tú tienes, tú dices, tú cuentas. Mais en voseo, ça change tout, car la syllabe critique n'est plus accentuée (puisqu'il y a un accent écrit à la fin). Ainsi, on aura vos tenés (obtenu de vosotros tenéis), vos decís, vos contás. Troublant, non ?
Autre conséquence, qui touche l'impératif ; celui-ci se construit normalement en ôtant le “s” final de la deuxième personne du singulier ; la règle ne change pas avec le voseo, mais sa conséquence est différente et l'on aura donc ¡contá! au lieu de ¡cuenta!. Les verbes irréguliers, eux, deviennent réguliers : tené et decí, au lieu de ten et diga. Notez les formes pronominales, logiquement inaccentuées : contame au lieu de cuéntame, decime au lieu de dígame.
Le voseo est donc beaucoup plus régulier et... simple ! Ah, n'oubliez pas la seule irrégularité : le verbe ser (être) donne vos sos au lieu de tú eres. Et en ce qui concerne les pronoms, en revanche, ils demeurent inchangés : « tomá tu tiempo », « ese auto es tuyo » ; mais : « voy con vos » au lieu de « voy contigo » (je viens avec toi).
Notez qu'au Chili, le voseo est légèrement différent. Ce n'est plus le “i” qui tombe, mais le “s” ; ainsi, sur la base de vosotros coméis, l'argentin donne vos comés et le chilien vos coméi. Fastoche !
Un dernier point sur usted et ustedes. On a vu que ustedes était détourné pour remplacer vosotros (vous, deuxième du pluriel). Usted, lui, sert toujours à vouvoyer une seule personne ; la différence d'avec l'espagnol est que le vouvoiement est fort peu employé ; on préfère le voseo en toute circonstance, pour les enfants, vos collègues, vos amis, des inconnus jeunes ou vieux, la Présidente de la Nation, etc. Le vouvoiement est réservé aux personnes qui vous inspirent vraiment une retenue insurmontable (personne âgée très distinguée, homme d'affaire dont vous craignez les sourires trop complaisants...) – ou alors un dédain ironique ; en dernier ressort, c'est aussi une façon courante et plaisante d'interpeler ses amis sur un mode un rien grandiloquent : « ¿Y qué opina usted? » (Et qu'est-ce tu en penses, l'artiste?). Ah, j'oubliais : le tú, lui, n'a pas totalement disparu, et est parfois utilisé pour dénoter une très grande affection ; à réserver à votre petit(e) ami(e) ou à votre bébé, mais le vos fonctionne aussi très bien.
Caractéristiques lexicologiques
Le vocabulaire américain diverge forcément du vocabulaire européen. Les francophones le savent, quand ils passent de la France au Québec. Il en va de même pour les hispanophones, et chaque pays d'Amérique Hispanique possède ses variantes lexicologiques régionales, conséquence notamment de la distance temporelle immense qui séparait jadis métropoles et colonies (la distance est un facteur important de la différenciation dialectale). Dans le cas de l'Argentine, au moment de l'indépendance (1816), il est avéré que l'argentin s'était déjà distingué de l'espagnol en de nombreux points (morphologie et phonétique y comprises). Mais dans le cours du XIXème siècle, la distanciation lexicologique s'est accentuée du fait de l'arrivée de nombreux immigrants d'origine italienne.
Il en est résulté l'apparition d'un dialecte, d'étymologie italienne, accommodé à la prononciation castillane locale : le cocoliche. Quelques exemples de cocoliche, dans la vie de tous les jours : laburar au lieu de trabajar (travailler) et laburo au lieu de trabajo (travail, emploi) ; guita au lieu de plata, lui-même un argentinisme préféré au dinero espagnol (argent) ; parfois manyar au lieu de comer (manger) ; etc. A ce vocabulaire courant s'ajoute une flopée d'apports plus récents d'autres langues européennes (anglais ou français, par exemple : chofer pour chauffeur) ou aborigènes (guarani, mapudungun, quechua, par exemple : cancha pour le terrain de foot).
A ce propos, il ne faut pas oublier que le castellano n'est pas la seule langue parlée en Argentine, loin s'en faut. Outre les colons européens non-espagnols arrivés principalement au cours du XIXème siècle (Italiens avec tous leurs dialectes, Gallois, Français, Polonais, etc.), et qui ont conservé leur idiome propre (allez faire un tour du côté de Gaiman, ou dans les Misiones), il faut évidemment parler des langues aborigènes, qui sont loin d'être anecdotiques : on parle couramment (et parfois exclusivement) tehuelche ou mapuche en Patagonie, toba dans le Chaco, quechua dans le nord-ouest, guarani dans le nord-est, etc. Ces langues sont très vivaces et sont un élément important du grand essor du revival indigène.
D'autre part, dans les faubourgs ouvriers de Buenos Aires, en même tant que le tango s'est développé un argot formé sur le cocoliche et mêlé de mots détournés, déformés ou inventés : le lunfardo. On aurait tort de confondre le cocoliche, forme dialectale du castillan généralisée dans le Río de la Plata, et le lunfardo, véritable argot avec ce que cela sous-entend de corporatisme. Le lunfardo n'est pas connu de tous, et demeure l’apanage des milieux populaires (ou qui affectent de l'être – ce qui inclut la littérature). Le lunfardo compterait près de 6000 mots, dont voici quelques exemples assortis de leurs origine et équivalent : torrar (métonymie pour dormir), amurado (dérivation pour casado), camanbuses (hybridation pour zapatos), gotán (verlan pour tango), etc. Dans le langage courant, une phrase en lunfardo donne quelque chose comme : « Porque me batieron la cana, yo me encuentro amurado, pues fui mancando por un rati sucio en un bondi, en el momento que le tiraba la lanza a un grongui » (tiré d'une lettre écrite par un détenu, souvent donnée comme exemple).
En guise de conclusion, on mentionnera l’emblématique – et indispensable – interjection argentine par excellence : « che », dont nous donnons un mode d'emploi détaillé ici.
La politesse
Les us et coutumes, évidemment, varient d'un pays à l'autre, même au sein de la vaste culture occidentale. La politesse, en Argentine, est loin de s'encombrer de tout l'attirail des prévenances verbales qui ont cours en France. Le contact est plus franc, d'emblée plus amical, mais parfois tellement direct qu'on pourra rester interloqué. Notez que, justement, l'effort d'adaptation est donc beaucoup plus compliqué pour les Argentins en France que l'inverse.
Concrètement, il y a deux tendances exactement opposées : d'une part, l'Argentin s'épanche souvent outre-mesure lors des salutations entre proches ou connaissances, accumulant les formules du genre « Hola-¿qué-tal-cómo-estás-todo-bien? », sans pour autant prêter une attention à la réponse, qui sera du même acabit – « bien-bien-¿vos?-¿todo-en-orden-cómo-andás? », et parfois on enchaîne ainsi sur plusieurs réparties, tout en établissant généralement un contact particulièrement tactile : les hommes se flanquent de grandes claques, se caressent l'encolure, s'embrassent et s'abîment dans des abrazos (accolades) collés-serrés à n'en plus finir ; les femmes vous feront une bise sans hésiter – mais une seule ! Et pareillement pour prendre congé, notamment au téléphone ou vous consacrerez plusieurs minutes pour dire au revoir, sur l'air de « bueno, entonces, nos vemos, cuidate hé, hablamos más tarde, sí, un beso, dale, nos vemos, abrazo, chau, suerte, chau chau, un beso, sí – ¿y tu mamá, cómo anda ella? » et c'est reparti... Interminable.
D'autre part, dans la communication informelle typique d'un commerce ou des transports en commun, le contact sera beaucoup plus direct, et parfois un tantinet cavalier. Il n'est pas rare en effet d'interpeller le serveur d'un restaurant par un singlant « ¡flaco! » (maigrichon) crié à la cantonade, ni de se voir soi-même accueilli comme client avec un sympathique « ¿qué andás buscando, gordo? » (qu'est-ce que tu cherches, mon gros?). C'est cette politesse abrégée et efficace qui met généralement l'Argentin dans de fâcheuses situations lorsqu'il visite la France et oublie les “bonjour”, “s'il-vous-plaît” et autres “merci” qui sont de rigueur dans n'importe quelle condition... Mais n'allez pas croire que les Argentins manquent de courtoisie ; elle est simplement plus... potache. Si vous ne vous sentez pas d'interpeler ainsi le garçon de café à la carrure de rugbyman, « hé mon gros envoie l'addition », alors contentez-vous d'un aimable « ¿me cobrás por favor? » et prenez congé d'un simple « chau » (variante locale du ciao italien).
Gardez bien présent à l'esprit cependant que ces considérations valent surtout pour les régions “italianisées” de l'Argentine, c'est-à-dire dans un périmètre de 700km tout au plus autour de Buenos Aires, et dans quelques grandes villes au-delà. En-dehors de ça, et tout particulièrement chez les colons (Misiones, Patagonie) et – encore plus – auprès des peuples aborigènes, il vaudra mieux observer une politesse plus classique à la française...
Et la grossièreté ?
Il faut dire quelques mots sur cette habitude bien ancrée qu'ont les Argentins d'exprimer leur colère, comme leur joie, et tout simplement leur opinion, avec une vulgarité sans limites qui ressortit bien souvent au domaine de l'obscénité pure et simple. Mieux vaut être un peu préparé, pour éviter de prendre ombrage... Âmes chatouilleuses s'abstenir. En effet, il est tout à fait normal de dire de son meilleur ami que c'est un sacré « hijo de puta » (dois-je traduire ?), entendez : un personnage. Les pedos (gaz intestinaux...) s'invitent couramment dans les conversations pour signifier tout et n'importe quoi ; les expressions « ni en pedo » (même pas en rêve) et « estar al pedo » (être oisif) sont d'un usage quotidien – pour ne pas dire horaire, voire davantage...
Les parties génitales ont également la faveur des expressions imagées ; outre boludo et pelotudo (dont l'emploi est détaillé ici), on agrémentera son discours d'une farandole de bolas (boules) et autres huevos (oeufs), par exemple : « no le doy bola » (littéralement : je ne lui donne pas une boule ; autrement dit : je ne m'en soucie pas du tout), la palme de la vulgarité étant très certainement « chupame un huevo » (lèche-moi un oeuf, c'est-à-dire : je m'en contrefiche). Le tout-vulgaire frôle enfin l'absurdité dans des situations du genre de celle-ci : savourant un dessert succulent concocté par vos soins, votre ami se pourlèchera les babines et vous déclarera avec un vibrant enthousiasme « ¡qué rico esa mierda che! » (qu'est-ce qu'elle est bonne cette m*** !). Déconcertant, non?
Notez enfin la coutume de donner des sobriquets à tout venant, parfois fort indélicats voire (selon les critères français) carrément racistes. Ainsi entendrez-vous les Argentins s'apostropher d'un flaco (maigrichon) ou d'un gordo (mon gros) selon la morphologie ; les critères ethniques sont également très prisés : gringo (pour les gens aux traits nordiques ou anglo-saxons), morocho (pour un type brun) ou carrément negro (noir ; pour les gens à la peau mâte, de type indigène), ruso (russe, mais cela désigne en fait un juif), etc. On vous certifiera que cela n'a rien de péjoratif ni de discriminatoire – à moins que l'on vous traite de porteño (habitant du “port”, i.e. de Buenos Aires), ce qui est très très méchant...
La géographie
La géographie naturelle du pays est décrite dans les fiches que nous consacrons aux écosystèmes, aux grands massifs montagneux, aux formes d'eau, à la faune et à la flore, ainsi qu'aux oiseaux. La géographie politique est présentée sous la forme d'un catalogue de ses provinces.
La culture
La culture argentine, et plus généralement une bonne tranche de la culture hispano-américaine, avec ses constantes d'un pays à l'autre de l'Amérique Latine, est disséquée dans la rubrique héritage et développée également sous ses aspects religieux, gastronomiques ou muséographiques.
L'Histoire
Elle fait l'objet de fiches disséminées au gré des connexions locales ; voici une liste chronologique des différents thèmes abordés :
Annuaire web
Pratique – où trouver des informations institutionnelles pour organiser votre voyage, planifier vos trajets, agender votre séjour.
Presse – où feuilleter les journaux argentins pour vous tenir informé des tribulations politiques du moment, ou des déboires sociaux de toujours...
Connaissances – où nourrir votre curiosité pour les sciences de l'Homme, de la Terre et de la Vie, appliquées à l'Argentine.
Blogs & annuaires – où enrichir notre aventure en suivant les pas d'autres voyageurs aux quatre coins du pays, et au-delà.