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évoquant de par son nom la puissance des courants du Paraná, cette province mésopotamienne est toute entière placée sous le signe de l'eau, depuis le monumental barrage de Yacyreta jusqu'à la richissime réserve des Esteros del Iberá.
Région : Litoral
Population : 929236 hab. – Superficie : 88199 km²
Capitale (population) : Corrientes (316486 hab.)
Climat : climat subtropical ; l'été, avec sa chaleur torride et ses pluies plus abondantes, n'est peut-être pas la meilleure saison ; l'hiver est plus clément.
Quelques précisions
Ce que nous avons visité
Barrage de Yacyreta : est-ce pour complaire à notre satellite naturel que l'on bâtit ce barrage sur le Paraná, inondant la “jasy retã”, ou “terre de la Lune” en Guarani, afin que celle-ci puisse se mirer tout à loisir dans le reflet cuivré que lui renvoie la vaste retenue ? Un petit caprice que ne goûtent guère les riverains qu'il fallut déloger...
Gauchito Gil : hep hep hep !! Vous venez de dépasser à toute vitesse une petite cahute rouge vif bâtie de bric et de broc sur le bas-côté, et vous n'avez pas daigné klaxonner respectueusement en l'honneur du Gauchito ? Malheureux !! Vous ne souhaitez donc pas mettre toutes les chances de votre côté pour arriver à bon port ??
Iberá : ce complexe système de lagunes et d'îlots en suspension, s'étendant sur un bon tiers de la province de Corrientes, héberge une faune foisonnante, depuis les prolifiques carpinchos et yakares jusqu'au plus farouche ciervo de los pantanos. Un palpitant safari nautique.
Corrientes : lorsque le Carnaval estival n'emporte pas ses habitants dans une sarabande fiévreuse aux débordements parfois excessifs, cette belle cité sise dans un coude du Paraná sommeille lourdement sous un soleil de plomb, et les plages étroites qui jalonnent les rives du grand fleuve brun sont le refuge obligatoire des après-midis orageuses.
Mercedes : au plus fort de la canicule estivale, qui écrase les llanos sans ombre de la Mésopotamie, les premières heures de l'après-midi ne rencontrent que peu de gauchos qui s'aventurent à mettre le nez dehors. Seule quelque jeunesse insolente bourdonne autour du glacier, comme les mouches autour des parrillas du sanctuaire voisin de Gauchito Gil.
Géographie et thématiques culturelles
Río Paraná : le cours puissant de ce mastodonte drague les rives polychromes du Litoral argentin : la pourpre des Missions, les ocres de Mésopotamie, nénuphars et feuillages du Delta, un soupçon de pollution, et toute cette peinturlure épaisse s'en va badigeonner un estuaire que, curieusement, on s'entête à croire argenté.
Río Paraguay : cet affluent majeur du Paraná baptise un État paranoïaque qui n'en put jamais contrôler ni la source ni le débouché maritime, et subit son cours tel un rideau de fer scindant le pays en deux régions que tout – écosystèmes, cultures, développement – oppose dédaigneusement. Un fleuve qui, partant, gagne à être franchi plutôt qu'emprunté.
Río Uruguay : plus modeste que son compère le Paraná, avec lequel il partage l'estuaire du Río de la Plata, le fleuve Uruguay offre un abord sinueux et paisible, dont les méandres hébergent de jolis brins de plage. Une frontière idyllique, qui pourtant cristallise de vives tensions politiques et environnementales entre les deux républiques sœurs riveraines.
Selva paranense : ...du moins ce qu'il en reste, car cette portion de forêt subtropicale peut pleurer sa virginité, phagocytée qu'elle est par la sylviculture et les plants de thé ou maté friands de ses sols latéritiques. Maître Toucan sur un petiribí perché peut se gausser d'un Maître Yaguareté moins alléché par l'odeur qu'acculé par les planteurs.
Esteros del Iberá : le pantanal argentin, comme on le surnomme parfois, est en état de perpétuelle inondation (sauf sécheresse apocalyptique), et d'insolites radeaux de débris organiques agglomérés dérivent à la surface de ses eaux brillantes, véhiculant ciervo de los pantanos ou carpincho aussi aisément que s'il se fût agi de fluets passereaux.
Espinal : à mesure que l'on gagne les confins méridionaux du chaco, l'influence du climat tempéré se ressent peu à peu, atténuant la température, distribuant les précipitations avec moins de parcimonie, élaguant finalement l'impénétrable : le paysage s'ouvre à de vastes portions de savane, et le soja s'engouffre dans cette brèche avec son avidité coutumière...
Delta et îles du Paraná : le fleuve est une forteresse que la nature a bâtie de flic et de floc pour en préserver la diversité écologique exceptionnelle des activités humaines qui dévorent ses berges. Entre les innombrables îles, des nuées d'oiseaux montent la garde. Mais dans le Delta, l'invasion portègne a déjà commencé...
Ciervo de los Pantanos : son splendide pelage orangé (qu'il protège par d'élégantes chaussettes noires) le distingue majestueusement des caïmans grisâtres et autres carpinchos visqueux ses voisins, comme du vert omniprésent des “embalsados”, ces radeaux de mousses agglomérées où cette espèce menacée trouve ses dernières planches de salut.
Guazuncho (Daguet gris) : voici la doublure de Bambi pour les scènes tournées en zone torride – notamment Crocodile Bambi et le mythique corps-à-corps avec les yacares (plusieurs doublures y ont laissé des poils). A la ville, ce gracieux cervidé est plutôt farouche, et ne se départit jamais du précieux anonymat d'une paire de lunettes fumées...
Yacaré (Caïman) : pour un peu, on ne l'aurait même pas vu approcher... Voguant juste sous la surface de l'eau, ses mirettes globuleuses seules émergeant, un intempestif réflexe caudal l'a trahi en éclaboussant la coque de notre esquif... Ces monstres ont beau bouder la chaire humaine, 3 mètres de long, tout de même, ça n'est pas rien...
Carnaval : un peu éclipsés par leurs homologues brésiliens, les carnavals de la Mésopotamie argentine ont le mérite d'être moins assaillis de touristes, et rivalisent vaillamment de couleurs et de tambours ! Une grande fête populaire où l'héritage guaraní est revendiqué fièrement avec force plumes et paillettes.
Tabac : ce délicat présent de l'Amérique aux pilleurs venus d'Europe (qui ne surent que le convertir en cadeau-empoisonné) prospère dissymétriquement sous le Tropique du Capricorne : latifundistes capitalistes prospèrant à l'ouest, minifundistes coopératifs s'échinant à l'est. Qui résistera le mieux au rouleau-compresseur du soja ?
Yerba mate : la consommation de yerba est répandue dans tout le bassin du Río de la Plata, depuis le torride Chaco jusqu'aux plages brésiliennes, et même en Patagonie, mais sa production et son industrialisation en revanche se cantonnent autour des antiques missions jésuites du Noreste. Enquête chez les Guaraníes...
Chiricote & Ipacaá : du barouf cacophonique qu'émet une bande de chiricotes survoltés, mêlé des couinements lugubres de leurs cousins les ipacaá, émane une polyrythmie troublante, étrangement décalée et pourtant synchrone, techno minimaliste lancinante ou partition futuriste qu'un Ligeti n'eut pas reniée. Hypnotique !
Chajá : son cri pathétique se répand d'un bout à l'autre des vastes “llanos” mésopotamiens, « chajá! chajá! », signalant l'approche d'un prédateur, « chajá! chajá! », plus sûrement photographe que jaguar, « chajá! chajá! », et la grosse poule d'eau pataude et moche s'envole à tire-d'ailes comme une baudruche échappée d'une fête foraine.
San La Muerte : avec son look caricatural, tout droit sorti d'un pathétique film d'épouvante, cette Grande Faucheuse des bas-côtés incite davantage à la rigolade qu'à la dévotion. Pourtant, il serait fâcheux de s'y méprendre – car ce Santito-ci n'a rien d'un saint, et il vous fera passer l'envie de ricaner d'un coup de mauvais sort !
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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