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cet ancien “territoire national” était jadis peuplé d'indigènes farouches qu'il fallut mater par la force. Il faut aujourd'hui beaucoup de persévérance pour débusquer les reliques de cet héritage précolombien, non moins que pour apprécier un écosystème chaqueño bien endommagé...
Région : Chaco
Population : 983087 hab. – Superficie : 99633 km²
Capitale (population) : Resistencia (359142 hab.)
Climat : mieux vaut éviter l'été, particulièrement torride et ponctué d'orages très violents qui transforment les sols asséchés en véritables bourbiers.
Quelques précisions
Ce que nous avons visité
Chaco : hier ratiboisé par l'exploitation immodérée du quebracho colorado, aujourd'hui phagocyté par l'irrésistible avancée du soja, l'écosystème du chaco húmedo est conservé vaille que vaille par le Parc National Chaco – mais deux ans de sécheresse sont en train de lui porter un coup fatal...
Pampa del Indio : c'est une oasis forestière qui a réchappé de l'exploitation effrénée du quebracho colorado au début du siècle dernier – menace à laquelle la folie du soja a pris un relai non moins préoccupant. Le promeneur savourera l'ombre rafraîchissante de ses grands arbres, et au détour d'un sentier peut-être aura-t-il la chance de tomber sur un guazuncho ?
Loro Hablador : ça piaille, ça bavasse, ça ricane – dans les frondaisons duveteuses d'un samu'u aux bogues écloses, un groupe d'amazones ébouriffées fait un raffut de tous les diables en vaquant à la confection d'un nid volumineux. Soudain, un craquement de brindille éclate sous nos pas – et le nuage vert pomme tacheté de jaune et d'azur s'égaille à tire d'aile...
Campo del Cielo : connu depuis des siècles par les peuples natifs du Chaco, ce “Champ du Ciel” est un vaste gisement de météorites, dont la plus grosse atteint les 37 tonnes ! En se jouant des cactus et des sauterelles, chercher les cratères d'impact s'apparente à une véritable chasse aux trésors – les météorites, elles, ont été rassemblées dans le Parc.
Resistencia : depuis l'ouverture du Pont Belgrano, qui relie la capitale du Chaco à celle de Corrientes, les édiles de la première ont pu constater la nette supériorité stylistique (et touristique) de la seconde. Pour palier cette disgrâce, ils ont conçu un musée urbain de la sculpture, à ciel ouvert – entreprise très méritoire, sinon pleinement convaincante.
Géographie et thématiques culturelles
Río Paraná : le cours puissant de ce mastodonte drague les rives polychromes du Litoral argentin : la pourpre des Missions, les ocres de Mésopotamie, nénuphars et feuillages du Delta, un soupçon de pollution, et toute cette peinturlure épaisse s'en va badigeonner un estuaire que, curieusement, on s'entête à croire argenté.
Río Paraguay : cet affluent majeur du Paraná baptise un État paranoïaque qui n'en put jamais contrôler ni la source ni le débouché maritime, et subit son cours tel un rideau de fer scindant le pays en deux régions que tout – écosystèmes, cultures, développement – oppose dédaigneusement. Un fleuve qui, partant, gagne à être franchi plutôt qu'emprunté.
Chaco Húmedo : cette marge plus humide du terrible Chaco est agrémentée de véritables oasis de vie (sinon de fraîcheur). Bosquets de quebrachos ou palmeraies de carandais ombragent une ribambelle de lagunes où s'abreuve quelque gracieux guazuncho, sous l'œil attendri de caïmans faméliques...
Delta et îles du Paraná : le fleuve est une forteresse que la nature a bâtie de flic et de floc pour en préserver la diversité écologique exceptionnelle des activités humaines qui dévorent ses berges. Entre les innombrables îles, des nuées d'oiseaux montent la garde. Mais dans le Delta, l'invasion portègne a déjà commencé...
Chaco Seco : si l'épithète “impénétrable” lui colle à la peau, ce n'est pas tant en raison des rudes conditions climatiques (avec 45°C en été et peu d'eau, le terme approprié serait plutôt “invivable”) que de la densité des plantes xérophiles qui ont vite fait de coloniser toute ébauche de piste. Il faut être myrmécophage ou Mennonite pour y subsister !
Ciervo de los Pantanos : son splendide pelage orangé (qu'il protège par d'élégantes chaussettes noires) le distingue majestueusement des caïmans grisâtres et autres carpinchos visqueux ses voisins, comme du vert omniprésent des “embalsados”, ces radeaux de mousses agglomérées où cette espèce menacée trouve ses dernières planches de salut.
Guazuncho (Daguet gris) : voici la doublure de Bambi pour les scènes tournées en zone torride – notamment Crocodile Bambi et le mythique corps-à-corps avec les yacares (plusieurs doublures y ont laissé des poils). A la ville, ce gracieux cervidé est plutôt farouche, et ne se départit jamais du précieux anonymat d'une paire de lunettes fumées...
Yacaré (Caïman) : pour un peu, on ne l'aurait même pas vu approcher... Voguant juste sous la surface de l'eau, ses mirettes globuleuses seules émergeant, un intempestif réflexe caudal l'a trahi en éclaboussant la coque de notre esquif... Ces monstres ont beau bouder la chaire humaine, 3 mètres de long, tout de même, ça n'est pas rien...
Singes – aperçu
Charbon de quebracho : jadis victime du génocide écologique perpétré par l'industrie tannique, le quebracho est aujourd'hui la cible d'un secteur moins vorace mais qu'on aurait tort de mésestimer au royaume de la parrilla : le charbon de bois. Au cœur du fruste Chaco, la production demeure souvent artisanale...
Coton – aperçu
Chiricote & Ipacaá : du barouf cacophonique qu'émet une bande de chiricotes survoltés, mêlé des couinements lugubres de leurs cousins les ipacaá, émane une polyrythmie troublante, étrangement décalée et pourtant synchrone, techno minimaliste lancinante ou partition futuriste qu'un Ligeti n'eut pas reniée. Hypnotique !
Chajá : son cri pathétique se répand d'un bout à l'autre des vastes “llanos” mésopotamiens, « chajá! chajá! », signalant l'approche d'un prédateur, « chajá! chajá! », plus sûrement photographe que jaguar, « chajá! chajá! », et la grosse poule d'eau pataude et moche s'envole à tire-d'ailes comme une baudruche échappée d'une fête foraine.
San La Muerte : avec son look caricatural, tout droit sorti d'un pathétique film d'épouvante, cette Grande Faucheuse des bas-côtés incite davantage à la rigolade qu'à la dévotion. Pourtant, il serait fâcheux de s'y méprendre – car ce Santito-ci n'a rien d'un saint, et il vous fera passer l'envie de ricaner d'un coup de mauvais sort !
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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