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Menu > Carnets > Les animaux malades de la sécheresse
sale temps pour les riverains du Chaco – il n'a pas plu depuis des mois, et le Bermejo roule un flot plus sinistre que l'Achéron. Est-ce le Jaguar, vice-roi de la Jungle, qui décréta l'incarcération des coupables présumés ? Au zoo de concentration, ils ne mouraient pas tous – mais tous étaient tapés.
« « Mais si ! Regardez le tampon : on est entrés par la Bolivie, je vous assure qu'il y a un poste frontière, à l'autre bout du Chaco ! ». Sitôt prononcé le toponyme maudit, on nous valide nos passeports plus vite qu'à des pestiférés. »
Nombre de photos : 32
Date : 31/08/2008
Ce carnet fait partie du périple : Contes et déconvenues du Chaco (et d'ailleurs)
Quelques précisions
Les photos que nous avons ratées
Itinéraire bis
Comment y aller ?
Où dormir ?
Ce que nous avons visité
Chaco : hier ratiboisé par l'exploitation immodérée du quebracho colorado, aujourd'hui phagocyté par l'irrésistible avancée du soja, l'écosystème du chaco húmedo est conservé vaille que vaille par le Parc National Chaco – mais deux ans de sécheresse sont en train de lui porter un coup fatal...
Géographie et thématiques culturelles
Río Paraguay : cet affluent majeur du Paraná baptise un État paranoïaque qui n'en put jamais contrôler ni la source ni le débouché maritime, et subit son cours tel un rideau de fer scindant le pays en deux régions que tout – écosystèmes, cultures, développement – oppose dédaigneusement. Un fleuve qui, partant, gagne à être franchi plutôt qu'emprunté.
Chaco Húmedo : cette marge plus humide du terrible Chaco est agrémentée de véritables oasis de vie (sinon de fraîcheur). Bosquets de quebrachos ou palmeraies de carandais ombragent une ribambelle de lagunes où s'abreuve quelque gracieux guazuncho, sous l'œil attendri de caïmans faméliques...
Chaco Seco : si l'épithète “impénétrable” lui colle à la peau, ce n'est pas tant en raison des rudes conditions climatiques (avec 45°C en été et peu d'eau, le terme approprié serait plutôt “invivable”) que de la densité des plantes xérophiles qui ont vite fait de coloniser toute ébauche de piste. Il faut être myrmécophage ou Mennonite pour y subsister !
Guazuncho (Daguet gris) : voici la doublure de Bambi pour les scènes tournées en zone torride – notamment Crocodile Bambi et le mythique corps-à-corps avec les yacares (plusieurs doublures y ont laissé des poils). A la ville, ce gracieux cervidé est plutôt farouche, et ne se départit jamais du précieux anonymat d'une paire de lunettes fumées...
Mara (Lièvre patagonique) : non moins apparenté au lièvre que l'éléphant de mer descend du mammouth, cet autochtone patagon est en fait un cousin du carpincho et, comme lui, un rongeur – on se demande d'ailleurs comment son arrière-train fluet pourrait rivaliser avec les cuisses de quelque sprinter que ce soit...!
Yacaré (Caïman) : pour un peu, on ne l'aurait même pas vu approcher... Voguant juste sous la surface de l'eau, ses mirettes globuleuses seules émergeant, un intempestif réflexe caudal l'a trahi en éclaboussant la coque de notre esquif... Ces monstres ont beau bouder la chaire humaine, 3 mètres de long, tout de même, ça n'est pas rien...
Palmas Caranda-i et Caranday : leur jupette froufroutant dans le vent, les pompom-girls du chaco agitent en cadence les palmes épinglées sur leurs moignons, et fléchissent leur corps de sylphide avec une langueur étudiée, en formation synchronisée. Sont-ce les rudes quebrachos les heureux dédicataires de ces groupies hystériques ?
Quebracho Colorado : ce cousin éloigné du quebracho blanco est le héros éponyme d'un film vindicatif, équivalent argentin de Germinal, où le tanin remplace la houille ; au drame humain, résultat de la politique esclavagiste de la société La Forestal, s'ajoute le désastre écologique des quebrachales qui ne se remirent jamais de l'hécatombe.
Charbon de quebracho : jadis victime du génocide écologique perpétré par l'industrie tannique, le quebracho est aujourd'hui la cible d'un secteur moins vorace mais qu'on aurait tort de mésestimer au royaume de la parrilla : le charbon de bois. Au cœur du fruste Chaco, la production demeure souvent artisanale...
Águila mora (Buse aguia) : c'est l'un des rapaces les plus imposants de tout le continent. Affichant un gabarit plutôt corpulent et un air particulièrement sévère, on le reconnaît au plumage gris bleu qui lui couvre la tête et la poitrine à la façon d'une grand cagoule de bourreau médiéval, qu'il porte sur une sorte de culotte de grognard. Un vrai personnage !
Jabirú : avec son uniforme blanc (d'une propreté plus ou moins irréprochable), son col cramoisi et sa caboche toute noire qu'on dirait une cagoule (à défaut d'un tricorne), ce grand échalas au bec inquisiteur à des airs d'officier d'ancien régime. Si d'aventure vous souhaitiez photographier la plus grande cigogne du nouveau monde, guettez-la au garde-à-vous !
Perruches et Perroquets : harcelant les villages d'adobe de l'aube au crépuscule, heure à laquelle le strident brouhaha des cigales finit par le couvrir, le jabotage ricaneur des perruches fait partie du paysage sonore de l'Interior, et le tournoiement incessant de leurs formations verdoyantes aux reflets fluorescents achève de vous assommer les sens.
Toucans : barbouillé comme il est de peinturlure à outrance, ce piaf tapageur ferait une égérie parfaite pour quelque marque de cosmétique... en bâtiment. Autant dire que dans le monochrome feuillage de la selva son bec passe aussi inaperçu que les cônes fluorescents d'un chantier de voirie dans la nuit... Le Roi de la Canopée est rhabillé pour l'hiver.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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