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Quelques précisions
Le tango, qu'on se le dise, ne saurait résumer l'essence de la culture argentine. D'une part, ce serait méconnaître la part que l'Uruguay occupe dans l'invention historique de cette danse ; d'autre part, on tomberait dans le piège du miroir trompeur que tend Buenos Aires aux voyageurs, celui d'une capitale occidentale masquant la réalité culturelle du pays.
En un mot, sa renommée internationale ne doit pas faire oublier que
le tango n'est pas argentin, mais plutôt rioplatense, car il est né et s'est épanoui entre Buenos Aires, Rosario et Montevideo, autrement dit sur les rives du
Río de la Plata, dans les faubourgs ouvriers d'un estuaire en plein essor industriel. Si ses racines plongent vraisemblablement dans l'héritage afro-américain, l'influence de la mazurka et autres valses que les immigrants européens de la seconde moitié du XIX
ème siècle apportent dans leurs valises est fondamentale. Danse de rue et de bordels, le tango peu à peu s'embourgeoise et gagne les salons chics, avant d'atteindre un véritable âge d'or dans les années 30 à 50, époque qui voit éclore son rayonnement international – bien davantage que national, paradoxalement.
Le tango ne se cantonne pas à son aspect le plus spectaculaire – la danse – et englobe toute la panoplie de la création artistique : compositeurs, chanteurs et luthiers font évoluer le genre au fil de leurs créations. Les noms les plus illustres demeurent sans doute ceux de Carlos Gardel (1890-1935) et Homero Manzi (1907-1951), qui lui donnent ses lettres de noblesse, avant qu'un Astor Piazzolla (1921-1992) ne vienne chambouler les codes et régénérer le genre.
Après une éclipse à la fin du XXème siècle, le tango connaît un second souffle du fait de la globalisation et de l'essor du tourisme. Parallèlement, une version moderne et branchée, l'electrotango remporte un vif succès auprès du jeune public.
Contacts, horaires, informations diverses
Où voir et danser le tango ? De notre (trop ?) rapide laïus historique, qui trahit notre attachement à une vision plus provinciale, rurale et amérindienne de l'Argentine, on déduira sans peine que les prestations liées au tango (concerts, shows, spectacles de rue, écoles, leçons, milongas, folklore) se concentrent sur la région de Buenos Aires, notamment les quartiers historiques de Boedo, Pompeya ou
San Telmo – la place de
La Boca, aujourd'hui si galvaudée, étant plus discutable.
Montevideo en revanche a toute sa voie au chapitre, et on trouvera dans ses réunions de quartier plus d'authenticité sans doute que dans n'importe quel
barrio porteño. En revanche, hors de la périphérie du Río de la Plata, le tango ne rencontre guère plus de succès que – mettons – les danses bretonnes hors de Bretagne : de l'intérêt, l'organisation de soirées et de clubs à la rigueur, mais aucune identification culturelle forte, chaque province gardant à cœur de préserver et glorifier son propre
folklore.
Qu'à cela ne tienne, voici quelques propositions intéressantes à Buenos Aires :
- les cena-shows sont légion, qui combinent dîner et spectacle dans un “cabaret” ; le public est généralement très international, le spectacle bien huilé et un rien tapageur – ce sont de grandes fresques qui évoquent tous les aspects du tango (duo amoureux, danse acrobatique, ensemble instrumental, comédie et magie, récital chanté) ; les prix sont généralement assez élevés, mais l'organisation est toujours impeccable (y compris les rondes de minibus pour faire le tour des hôtels) et le résultat laisse rarement indifférent ! Nous conseillons l'Esquina Homero Manzi, qui nous a laissés pantois – plus d'infos sur www.esquinahomeromanzi.com.ar ;
- le tango cependant demeure essentiellement callejero, autrement dit un spectacle de rue, et vous auriez tort de bouder les prestations de cet acabit, quand bien même elles s'apparentent de prime abord à un vulgaire attrape-touriste ; nous vous conseillons le carrefour des rues piétonnes Florida et Lavalle, où une petite troupe tient le pavé à peu près 365 soirs sur 365 – le numéro dure un bon quart d'heure, le présentateur possède un réel charisme et les danseurs en épateront plus d'un ; une collaboration est vivement conseillée – les danseurs sont de véritables artistes. Autre option : les weekends à San Telmo, sur la Place Dorrego, plusieurs couples offrent un spectacle plus classique mais non moins fascinant, dans un cadre (la place) sans doute plus agréable que le carrefour venté de Florida et Lavalle, avouons-le...
- le tango, c'est enfin et surtout une affaire de pratique ! Si vous souhaitez vous initier sans risque, avec de réelles chances de comprendre les bases et de passer un moment agréable et enrichissant à plus d'un titre, nous vous recommandons l'atelier d'Alejandro Gée et de sa compagne (francophone), sis dans un simple appartement au deuxième étage du 45 de la rue Junín, près de Congreso (téléphone : 011-49517618, mobile : 011-15-68570021, mail : geealejandro@hotmail.com). Une fois les bases solidement acquises, vous pourrez sans trop risquer le ridicule fréquenter une authentique milonga (club de tango – le mot désigne également deux genres musicaux, l'un proche du tango, l'autre plus folklorique) : épluchez le précieux calendrier proposé par www.hoy-milonga.com. Ou rendez-vous à la Cathédrale du Tango, une milonga grand-public au décor envoûtant, sise dans le quartier d'Almagro : www.lacatedralclub.com.
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