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Quelques précisions
La Puna se trouve dans la continuité de ce qu'en Bolivie et au Pérou on nomme l'Altiplano. Géologiquement, il s'agit d'un plateau aux sols très anciens (Précambrien), que la surrection des Andes (fin du Mésozoïque) a postérieurement soulevé à plus de 3.500 mètres d'altitude. A la même époque, de nombreuses éruptions volcaniques l'ont entaché de leurs coulées basaltiques.
En Argentine, la Puna est encadrée par la
Cordillère Centrale à l'ouest et la
Cordillère Orientale (puis la
Précordillère plus au sud) à l'est – ces cordillères, toutefois, ressortissent à l'écosystème
altoandino (il est donc faux de dire que la Puna s'étend jusqu'à 6.000 mètres d'altitude – l'écosystème se cantonne au plateau, entre 3.000 et 4.000 mètres d'altitude
grosso modo).
Caractérisée par de très faibles précipitations, la Puna est un environnement semi-désertique, où la végétation est rare – il s'agit généralement de plantes rases, et d'arbustes épineux (la
tola, la
rica-rica et le
corión notamment) ; le pourtour alluvial de certains torrents présente cependant l'aspect d'un pré, ou
vega. Certains secteurs ponctuellement plus humides se couvrent de pâturages – ce sont les
pajonales, qu’affectionnent particulièrement les
vigognes. La faune est par ailleurs assez peu diversifiée –
choiques et
zorros en sont, avec les vigognes, les principaux représentants.
Dans l'ensemble, la Puna est un système endoréique : son réseau hydrographique n'a pas de débouché océanique, et toutes les eaux issues de précipitations directes ou de la fonte des neiges échouent dans un réseau de lagunes, prisonnières de la Puna. Si ces dernières ne sont pas régulièrement alimentées en eau pour contrecarrer l’évaporation titanesque qu'induit le soleil à pareilles altitudes, elles finissent par s’évaporer et par donner naissance à des salares puis à des déserts craquelés. Ainsi, le Lac Titicaca (Pérou), le Salar d'Uyuni (Bolivie) ou le Désert du Diable (Salta) sont-ils les vestiges de lagunes, voire de véritables mers intérieures, à trois stades de leur inévitable assèchement.
Au nord de l'Argentine, dans la province de Jujuy, des pluies moins parcimonieuses permettent l'épanouissement de la
Puna húmeda, un tant soit peu fertile (et vallonnée), donc plus densément peuplée. On y recense le seul arbre présent sur toute la Puna : le
queñoa, solitaire. Plus on va vers le sud, plus l'aridité prend le dessus, et de vastes salares (
Salinas Grandes,
Salar de Arizaro,
Salar del Hombre Muerto, etc.) recouvrent la Puna d'une chape délétère.
La Puna, de par son altitude, est le lieu de prédilection pour contracter le soroche, ou mal de l'altitude, également appelé à juste titre apunamiento – le verbe apunarse est couramment usité (« Me fui a la Cordillera y me apuné. »).
Ce phénomène est dû principalement à la raréfaction de l'oxygène dans l'atmosphère, ce qui entraîne un essoufflement rapide et une moindre endurance physique. Les populations autochtones (et certains sujets exogènes chanceux) ont développé une surabondance de globules rouges qui leur permet de supporter cet environnement. Mais le voyageur lambda n'échappe généralement pas à ses symptômes notoires : migraines et nausées.
Ces désagréments toutefois tendent à disparaître naturellement au bout de quelques jours d'acclimatation. Il faut donc faire preuve de patience, et ne pas monter trop rapidement à plus de 3.000 mètres.
Attention : sans souffrir de maladies respiratoires ou cardiaques chroniques rédhibitoires, certains sujets peuvent être extrêmement sensibles à ce mal, sans que l'on s'y attende : une bonne condition physique, même excellente, n'est absolument pas un garant ! Les costauds peuvent rester sur leurs gardes...
Important : dans le cas où les symptômes persistent, et a fortiori s'ils s’aggravent et dégénèrent en une sorte de bronchite assortie de fièvre, il est impératif de redescendre en-dessous de 2.000 mètres d'altitude et d'aller se brancher à une bombonne d'oxygène au dispensaire le plus proche ! Ne risquez pas un œdème pulmonaire ou cérébral !
Conseils : bien qu'il n'existe aucun remède fiable à 100%, vous pouvez préparer votre séjour en altitude en avalant quelques cachets d'aspirine dans les jours précédant la montée, ou en mâchonnant des feuilles de coca (à la mode locale) – les granules homéopathiques de coca concentrée sont la meilleure option (mais sont introuvables en Argentine).
Quelques recommandations supplémentaires touchant au comportement des voyageurs sur la Puna. Les paysages de caillasse infinie sont des espaces d'une beauté indicible qu'il est profondément stupide de vouloir s'approprier en y laissant la trace de ses roues – il est donc vivement déconseillé (et de fait légalement interdit) de s'aventurer hors des pistes et des huellas patentées ; d'ailleurs, c'est le meilleur moyen d'ensabler son véhicule avec les conséquences parfois tragiques que l'on sait.
Autre point important. La Puna est ouverte à tous, mais cependant, aussi surprenant (voire aberrant) que cela puisse paraître, de nombreuses et immenses parcelles sont de fait, et selon une coutume ancestrale, la propriété de hameaux et de communautés parfois très distants. Il ne faut donc ni saccager ces espaces par des comportements infantiles (comme spécifié ci-dessus) ni envoyer paître les autochtones qui vous réclameraient une contribution lors de votre passage. Cette colaboración est non seulement modeste, mais elle est aussi d'un grand secours pour les lugareños qui vivent dans des conditions qu'ils ne troqueraient certes pour rien au monde (sauf lorsque la maladie et la vieillesse les y forcent) mais qu'ils n'ont pas vraiment choisies et demeurent très difficiles. Si la misère est toute relative (l'absence de téléviseur n'est pas un critère recevable ; l'accès à l'hygiène élémentaire, si), il est important de se montrer respectueux, compréhensif et – le cas échéant – généreux. Une petite participation est donc un acte méritoire, ne le sous-estimez pas ; vous pouvez d'ailleurs privilégier une participation en nature : gâteaux, boîtes de conserve, fruits sont des dons très appréciés – pensez à vous approvisionner à l'avance.
Par ailleurs, les distances sont énormes, les autochtones n'ont généralement pas de véhicule et les lamas ne sont pas des animaux de monte. Aussi il est vivement conseillé de prendre en stop les locaux qui le sollicitent ; vous y gagnerez une expérience très enrichissante !
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