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“la forteresse haut-perchée”, comme le signale son étymologie indigène, ne décevra pas les amateurs de recoins perdus et de pistes escarpées – attention toutefois aux excès de témérité : le “Salar del Hombre Muerto” n'a pas usurpé son nom... La “Route de l'adobe” est une alternative moins risquée.
Région : Noroeste
Population : 333661 hab. – Superficie : 102602 km²
Capitale (population) : San Fernando del Valle de Catamarca (171447 hab.)
Climat : agréable toute l'année, mais éviter l'hiver pour la partie andine (neige). En plaine, en hiver, méfiez-vous du zonda.
Ce que nous avons visité
Qhapaq Ñan (Camino Inca) : cette autoroute de l'empire Inca innervait tout le massif andin au départ du Cuzco, au Pérou. L'actuelle Bolivie conserve des vestiges fort bien conservés ; le nord-ouest argentin, plus dégradé, dessert cependant plusieurs citadelles spectaculaires.
El Shincal : cette préfecture méridionale de l'empire Inca n'a peut-être pas la même aura que le Machu Picchu, mais ses pyramides aux marches branlantes et la majesté du site, au débouché des Valles Calchaquíes, surprendront plus d'un visiteur, tout comme les bandes de perruches qui écument le bosquet de shinki à l'aube... Grandiose !
Campo de las Tobas : les sites d'art rupestre ne manquent pas en Argentine, mais celui-ci a la particularité de se présenter à l'horizontale, sur une grande dalle de tuf volcanique rougeâtre – plus de 250 pétroglyphes, lamas, hommes, pieds, etc., constituent un trésor inestimable mais bien vulnérable, exposé aux intempéries (et aux touristes).
Peñas Coloradas & Punta de la Peña : au milieu de la Puna plate et pelée comme une biscotte saillent de grands blocs rosacés, qui intriguent le voyageur comme ils durent interpeler jadis les peuples précolombien qui en firent leur sanctuaire. Dénicherez-vous les tombes que renferment ces mastabas naturels couverts de hiéroglyphes laineux ?
Pucará de La Alumbrera : a priori, c'est un gros tas de scories comme il y en a tant sur la Puna ; mais en escaladant cet immense amoncellement de blocs plus noirs que jais, on découvre des murets, puis de vrais enceintes, enfin carrément des murailles : toute une citadelle de lave façonnée in-situ par les conquérants incas, dans un cadre apocalyptique...
Sites rupestres de l'Ancasti – aperçu
Cuesta de las Capillitas : ce qui semble être un raccourci sur la carte est en fait un zig-zagage interminable et vertigineux qui permet l'accès à deux gisements de rhodocrosite exploités dans les contreforts du Nevado del Aconquija. La patience est une précieuse vertu...
Cuesta de Randolfo : nul précipice ou autre abîme terrifiant le long de ce parcours qui se fraie un passage dans les derniers reliefs australs de la Cordillère Orientale – le vertige, ici, tient plutôt aux dunes monstrueuses qui semblent guetter le voyageur au tournant pour lui barrer la route. Heureusement, la Difuntita veille...
Cuesta de Zapata : sur la carte, cela semble un raccourci commode pour filer sur Talampaya lorsqu'on vient des Valles Calchaquíes, quitte à snober la Ruta 40. Cependant, la piste bientôt se dégrade et s'engouffre dans une gorge aride, que jalonnent cardones et tombes lugubres. Il me manquerait plus que l'on tombe sur une bande de guérilleros mexicains...
Cuesta de la Chilca : nul ne sait trop quel petit buis endémique est ici baptisé de ce terme très galvaudé par lequel les autochtones désignent tout un tas de plantes aux vertus médicinales facilitant généralement la digestion – quoi qu'il en soit, évitez de trop manger avant de vous lancer à l'assaut de cette succession interminable de lacets en épingle !...
Cuesta del Portezuelo : la balade vaut autant pour le panorama grandiose sur les sierras et les vallées qui ceinturent San Fernando de Catamarca, que pour les produits régionaux que l'on peut acheter dans les échoppes installées sur les parapets, dans les virages : noix enrobées, olives fourrées, alfajores glacés – soyez plus raisonnables sur les liqueurs...
Salar del Hombre Muerto : des hardes de vigognes qui vous épient sournoisement, une antique mine d'or abandonnée, une saline couleur de betterave, une piste qui vous tend les bras pour mieux vous piéger, et ce mystérieux macchabée qui donne son nom à l'immense désert de sel – vous hésitez encore à contourner sagement l'obstacle ?
Salinas Grandes de Córdoba – aperçu
Salar de Antofalla – aperçu
Chaku : la vigogne possède l'une des fourrures les plus fines, resplendissantes et chères du monde, mais elle est retorse à l'élevage, et son antique domestication en alpaga n'égale pas la préciosité du pelage de la bête sauvage. Pour tondre ce camélidé andin furtif et véloce, les peuples autochtones pratiquent la capture et la tonte à l'ancienne.
Santa Rita – Las Capillitas – Muschaca : depuis des siècles, la province de Catamarca bat au rythme de l’industrie minière, et le département d'Andalgalá, à cheval sur le massif de l'Aconquija, en est le cœur palpitant. Si le cuivre et l'or impulsent toujours des projets pharaoniques, l'extraction de la mystérieuse rhodochrosite demeure plus artisanale.
Paso de San Francisco : c'est une des plus belles portes d'entrée de la somptueuse Puna, qui y offre ses impétueux volcans sur un plateau maculé de lagunes et de salars. Seuls flamants et vigognes troublent miraculeusement la solitude du voyageur, et l'aideront peut-être à redescendre sur terre...
Virgen del Valle : on dirait une donzelle indigène enchâssée malgré elle dans le carcan conique d'une Vierge de Luján, un peu trop grand et rigide pour elle : sa petite mine sombre et ses mimines implorantes à peine émergent de la chasuble métallique... De fait, voilà bien toute son histoire : celle d'un culte autochtone rabiboché à la sauce mariale.
Campo de Piedra Pómez : il émane de ce champ de pierre ponce une beauté irréelle, pétrie de mystère – le tapis de régolithes vous transporte sur la Lune, et l'on jurerait que le dédale des blocs signale les ruines d'une Atlantide engloutie. Pour peu qu'une chape de plomb imprègne l'atmosphère, et l'endroit devient carrément cauchemardesque.
Laguna Blanca (Réserve) : cette dépression nichée dans un recoin accidenté du rebord oriental de la Puna est un exemple réussi de symbiose durable entre l'homme et une nature extrêmement délicate. Dans cet environnement aride où transitent flamants et vigognes, les communautés locales exploitent avec sagacité la laine du fugace camélidé andin.
Cerro Galán – aperçu
Fiambalá : c'est un balcon sur le désert ; coincées dans une faille de la Sierra de Fiambalá, ses piscines bordées de grosses pierres s'étagent en une succession de petites cascades, sous le couvert des arbres. Une oasis bienfaisante dans l'hostile prépuna environnante – on devine au loin la vallée ensablée, les cordillères arides et les sommets enneigés...
Villa Vil & Hualfin – aperçu
Antofagasta de la Sierra : dans l'océan de caillasse de la Puna catamarqueña, que balaient de terribles lames volcaniques, le Torreón flamboyant qui signale l'arrivée à la chétive capitale de ce département andin à peu près désertique éveille le même soulagement que le halo d'un phare dans la tempête.
Belén & Londres – aperçu
Géographie et thématiques culturelles
Chaco Serrano : avec les premiers reliefs qui surgissent sur ses confins occidentaux, le Gran Chaco profite de la soudaine abondance (toute relative) d'eau pour développer une végétation moins épineuse, dont se détachent les grandes silhouettes ébouriffées des carandays – il devient même agréable de s'y promener !
Puna : retranchée derrière d'abruptes cordillères, cette inexpugnable forteresse bardée de donjons volcaniques héberge une faune rare mais précieuse, dans un environnement désertique aux coloris extraordinaires. Envahisseur, prends garde : son atmosphère éthérée te coupera le souffle plus sûrement qu'une hallebarde !
Hautes Andes : à des altitudes comprises entre deux et sept mille mètres, la végétation se cantonne généralement à quelques coironales mouchetant de leurs jaunes léonins les sols minéraux ou volcaniques, quand la neige ne les recouvre pas. Peu de bestioles se risquent dans ces parages – elles se savent dans le collimateur des condors.
Monte : dans le lexique populaire, “adentrarse en el monte”, plus encore que “prendre le maquis”, c'est se réfugier dans une région qui, sans posséder une végétation dense ni même élevée, est cependant suffisamment vaste et aride pour dissuader toute tentative de poursuite. Mieux vaut être un habile chasseur de viscaches.
Yungas : après avoir traversé l'immensité du chaco sans verser la moindre goutte, les cumulo-nimbus se télescopent sur les premiers reliefs orientaux des Andes, et déversent sur la pente inexpugnable de quoi faire croître une jungle touffue, refuge de nombreuses espèces menacées – un cordon de barbelés subtropicaux qui sanctuarise le splendide Noroeste.
Chaco Seco : si l'épithète “impénétrable” lui colle à la peau, ce n'est pas tant en raison des rudes conditions climatiques (avec 45°C en été et peu d'eau, le terme approprié serait plutôt “invivable”) que de la densité des plantes xérophiles qui ont vite fait de coloniser toute ébauche de piste. Il faut être myrmécophage ou Mennonite pour y subsister !
Églises d'adobe : expression tangible d'une piété rurale bien vivace, comme de la modicité de ses ressources architecturales, le Noroeste abonde en sanctuaires bâtis de paille et de terre séchées, pour certains coiffés de palmes et d'ajoncs en guise de charpente. Un parfum de naïveté embaume leur nef fraîchement fleurie.
Rica-rica : on ne lui prête guère attention, subjugué que l'on est par le profil effrayant d'un volcan ou par le miroir évanescent d'un salar – mais regardez-y de plus prêt : pas une sierra, pas une vallée qui ne soient défigurées par ces tavelures jaunes, petits pustules rêches qui, cependant, sont agréablement parfumés.
Tola : les agiles suris aiment à disputer de trépidantes parties de cache-cache dans les tolares, ces étendues d'arbustes clairsemées qui viennent agrémenter l'aride Puna d'un peu d'âpre verdure, à proximité de lunatiques cours d'eau ; pas de quoi nourrir son homme, ni bâtir la moindre bicoque – tout juste bon à flamber.
Cardón : une légende précolombienne voit en ces grands cactus à la silhouette vaguement anthropomorphe les épiphanies d'un couple d'amants indigènes pourchassés par un cacique irascible, que la Pachamama aurait ainsi transformés en totem épineux pour les soustraire à leur poursuivant. Quant à la version scientifique des faits, elle n'est pas moins belle...
Humitas & Tamales : casse-dalles typiques du Noroeste, à base de maïs, ces variantes salées de l'œuf Kinder réservent sans doute moins de surprise une fois dépiautées de leur emballage en chala (feuille de maïs), pour peu qu'on sache les différencier à la forme de leur ficelage – il y a là un potentiel marketing à développer, c'est certain...
Adobe : ces parpaings obtenus à partir d'un mélange de terre et de paille, séchés au soleil, ont les faveurs des populations économiquement précaires, qui les confectionnent eux-mêmes in situ pour bâtir leur propre habitation. Leur teinte rosée complète à merveille le spectre si bigarré des paysages andins.
Vini-viticulture : tôt présente dans les bagages des Espagnols, la vigne colonise le piémont andin et génère un lucratif commerce à l'échelle du Vice-royaume. Laminé par les guerres d'Indépendance et l'expansion des productions européennes, le secteur amorce un boom remarqué depuis quelques décennies et les bodegas font leurs choux gras du tourisme !
Ruta 40 : elle vous en fera voir de toutes les couleurs, au sens figuré comme au sens propre – depuis les tons fauves du Noroeste jusqu'aux nuances de bleu et de vert des lacs et forêts de Patagonie, c'est toute une palette de paysages grandioses qui défilent sur plus de cinq mille kilomètres, semés de multiples embuches.
La Pachamama : ces dernières décennies, elle effectue un retour triomphal sur la scène de la Puna, le grand théâtre du revival indigène en mal de reconnaissance nationale – ses ennemis n'ont qu'à bien se tenir : volontiers bonasse quand on lui offre un verre de vin ou un sachet de kuka, elle peut devenir mauvaise si la coca est cola...
Andes boréales, Cordillère Occidentale : cette portion plutôt hermétique de la frontière entre Chili et Argentine a des airs de Ligne Maginot, avec sa batterie de strato-volcans campés sur le glacis de la Puna comme des bunkers, leurs bouches braquées vers le ciel en une menace latente d'ouvrir le feu dévastateur de leurs munitions magmatiques.
Andes centrales, Cordillère frontale : si l'on file la métaphore poliorcétique, cette cordillère dont les parois sont badigeonnées d'aplats sanglants et hérissées de tourelles rocailleuses (capuchonnées de névés éblouissants), précédée de la barbacane de la Précordillère, se présente comme l'ultime défense du redoutable donjon de l'Aconcagua.
Sierras Pampeanas Orientales, El Aconquija : quel dieu bâtit ce titanesque mastaba, qui oppose sa silhouette brutale au vaste chaco ? Nul ne le sait. Mais en dépit des barbelés de selva qui en garnissent le pourtour oriental, le trésor qu'Il y entreposa naguère, cette fabuleuse Rose de l'Inca, n'a pu résister aux pilleurs de sarcophages...
Sierras Pampeanas Occidentales, El Famatina : la cime étincelante du Cerro Belgrano se détache sur le ciel limpide de La Rioja – à l'avant-garde de la Cordillère des Andes, ce phare naturel, juché à plus de 6.000 mètres sur l'abrupt piédestal du Famatina, est le repère infaillible du voyageur et du berger à des lieues à la ronde.
Sierras Pampeanas Centrales, El Velasco – aperçu
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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