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Santa Rita – Las Capillitas – Muschaca

depuis des siècles, la province de Catamarca bat au rythme de l’industrie minière, et le département d'Andalgalá, à cheval sur le massif de l'Aconquija, en est le cœur palpitant. Si le cuivre et l'or impulsent toujours des projets pharaoniques, l'extraction de la mystérieuse rhodochrosite demeure plus artisanale.

Découvrez nos 17 photos prises sur la période 2009-2015

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photo 1/17 – Entrée de la mine de rhodochrosite Santa Rita
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photo 2/17 – Ustensiles au repos : brouette, marteaux-piqueurs,...
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photo 3/17 – ...et cartouches de dynamite
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photo 4/17 – Balade dans les boyaux
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photo 5/17 – Un monte-charge rudimentaire
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photo 6/17 – Une veine de rhodochrosite, avec ses reflets rosés caractéristiques
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photo 7/17 – Le produit d'une patience extraction : brisures de roche riche en rhodochrosite
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photo 8/17 – Ruines d'époque jésuite près de Santa Rita – au fond, le Nevado del Candado (5453m) enneigé
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photo 9/17 – Antique fourneau à minerai, utilisé au XIXème siècle
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photo 10/17 – Terrasses de lavage et décantation du minerai, d'époque jésuite
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photo 11/17 – L'hôtel Refugio del Minero, construit à proximité de la mine Santa Rita
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photo 12/17 – La Cuesta de las Capillitas, route d'accès à la mine Santa Rita
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photo 13/17 – L'Ingenio de Muschaca, près d'Andalgalá ; notez la coulée grisâtre formée par les rebuts de la fonte
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photo 14/17 – La terrasse des chaudières de l'Ingenio de Muschaca
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photo 15/17 – Roue d'entraînement du cablecarril (téléphérique) minier, au faîte de l'Ingenio de Muschaca
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photo 16/17 – Canal d'introduction du minerai non traité vers les fourneaux
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photo 17/17 – Vue du Campo de Belén environnant, source intarissable d'approvisionnement en bois

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Entrée de la mine de rhodochrosite Santa Rita
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Ustensiles au repos : brouette, marteaux-piqueurs,...
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...et cartouches de dynamite
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Balade dans les boyaux
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Un monte-charge rudimentaire
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Une veine de rhodochrosite, avec ses reflets rosés caractéristiques
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Le produit d'une patience extraction : brisures de roche riche en rhodochrosite
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Ruines d'époque jésuite près de Santa Rita – au fond, le Nevado del Candado (5453m) enneigé
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Antique fourneau à minerai, utilisé au XIXème siècle
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Terrasses de lavage et décantation du minerai, d'époque jésuite
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L'hôtel Refugio del Minero, construit à proximité de la mine Santa Rita
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La Cuesta de las Capillitas, route d'accès à la mine Santa Rita
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L'Ingenio de Muschaca, près d'Andalgalá ; notez la coulée grisâtre formée par les rebuts de la fonte
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La terrasse des chaudières de l'Ingenio de Muschaca
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Roue d'entraînement du cablecarril (téléphérique) minier, au faîte de l'Ingenio de Muschaca
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Canal d'introduction du minerai non traité vers les fourneaux
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Vue du Campo de Belén environnant, source intarissable d'approvisionnement en bois
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Localisation : CatamarcaArgentine – région Noroeste

Minerai : rhodochrosite, cuivre, or, etc.

Quelques précisions

Le secteur de Las Capillitas, niché à plus de 3000 mètres d'altitude dans un prolongement occidental du massif de l'Aconquija, à proximité de la petite ville d'Andalgalá, est un important centre minier, et ce depuis plusieurs siècles. Déjà, à l'époque précolombienne, les peuples autochtones puis les Incas exploitaient quelques veines de minerai d'or ou de cuivre. Avec l'arrivée des Espagnols, les Jésuites, grands industriels devant l'Eternel, prirent la relève. On peut encore voir les ruines des établissements précoloniaux et coloniaux à proximité de la mine Santa Rita.
Au XIXème siècle, l'essor industriel occidental donne une nouvelle impulsion au secteur, et plusieurs compagnies minières argentines ou étrangères prennent les choses en main. Tout comme à La Mejicana, dans la province voisine de La Rioja, on entreprend la construction d'un téléphérique minier pour palier l'archaïque transport à dos de mules. Ainsi, entre la mine principale de Las Capillitas (à 3000 mètres d'altitude) et Andalgalá (1100m), l'entreprise britannique Capillita Cooper Company édifie un cablecarril (communément appelé alambrecarril) de plus de 27km de long, de 1903 à 1904. Le minerai de cuivre est acheminé directement dans les fourneaux de l'imposant Ingenio (usine) Muschaca, à 13km d'Andalgalá, en plein monte, idéal pour approvisionner ce monstre industriel en bois. De là, une ligne de chemin de fer spécialement édifiée pour l'occasion achemine le minerai traité vers Buenos Aires et les débouchés européens.
Malheureusement pour les actionnaires de ce projets pharaonique, l'opération se révèle peu rentable et, la Première Guerre Mondiale aidant, la compagnie fait bientôt faillite, ainsi que son éphémère repreneur français. Le site de Muschaca est abandonné en 1914. Quant à la mine de Las Capillitas, elle va vivoter durant quelques décennies, avant de se reconvertir dans l’extraction d'un minerai d'un tout autre acabit : la rhodochrosite.
Déjà connue des Incas – raison pour laquelle on la nomme complaisamment Rose de l'Inca –, la rhodochrosite est un carbonate de manganèse dont l'aspect est plus ou moins intensément rose et nervuré de blanc ; les plus beaux spécimens de cette pierre semi-précieuse tirent sur le carmin homogène, tandis que les moins bien cotés sont plus pâles et striés de blanc. Nous n'avons hélas pas pu photographier d'exemplaire intéressant sur place, mais une recherche rapide sur le net vous donnera un aperçu de cette pierre insolite.
Les gisements de rhodochrosite sont très localisés et disséminés dans le monde entier (Roumanie, États-Unis, Kazakhstan, Namibie notamment), mais les plus importants et les plus précieux – de l'avis des principaux intéressés – se trouvent en Argentine. De fait, la rhodochrosite a été bombardée “pierre nationale” du pays, et les joaillers de Buenos Aires croulent sous les bagues, bracelets et autres statuettes réalisés dans ce matériau plutôt glamour et bon marché.
La province de Catamarca est le cœur de l'exploitation de rhodochrosite en Argentine, et plus précisément la région montagneuse au nord d'Andalgalá : le massif de l'Aconquija. On y dénombre trois mines en exploitation : Las Capillitas (dont nous avons parlé précédemment à propos du cuivre), Inti Kori et Santa Rita, qui seule se visite (voir plus bas). Du fait de la rareté des veines, ces mines sont exploitées avec des techniques encore rudimentaires : pioches, marteaux-piqueurs et cartouches de dynamite. La société qui les exploite est une entreprise régionale, qui emploie exclusivement de la main-d'œuvre locale.
Nous ne quitterons pas cette région minière par excellence sans mentionner La Alumbrera, sise plus à l'ouest dans le même cordon de l'Aconquija. C'est une gigantesque mine de cuivre et d'or à ciel ouvert, l'une des plus importantes au monde, qui fait beaucoup parler d'elle depuis son ouverture en 1997 – les polémiques tournant principalement autour de la gestion de l'eau, que l'on accuse la compagnie d'accaparer et de polluer au détriment des populations installées en aval.
Le minerai extrait et transformé est acheminé par de formidables conduites jusqu'à la ville de Tucumán, puis transbordé à bord de convois d'une cinquantaine de wagons et acheminé jusqu'au port privé que la compagnie possède à Rosario. Le raccordement à Tucumán, au-delà du massif de l'Aconquija, pour l'approvisionnement en énergie comme pour l’exfiltration du minerai, est un immense défit technique et un sujet constant d'interrogations de la part des populations environnantes : tant d'investissements sans véritables retombées locales... Le sujet de l'exploitation minière, entaché de corruption et dépourvu de concertation, n'est pas le moindre des défis que doit affronter la démocratie argentine.

Comment y aller ?

Les mines de Las Capillitas et de Santa Rita sont desservies par l'incroyable Cuesta de las Capillitas (RP47), un ruban de terre étayé de remblais vertigineux qui relie l'extrémité sud des Valles Calchaquíes à la petite ville d'Andalgalá plus au sud. Depuis le nord, il faut quitter la Ruta 40 36km après le village de Santa María ; comptez 40km (1 heure) jusqu'à la mine Santa Rita ; depuis Andalgalá au sud, passez par le village de Choya puis grimpez jusqu'à la mine (60km, près de 2 heures car la piste est très sinueuse). Dans un sens comme dans l'autre, la mine Santa Rita est clairement indiquée par un panneau.
C'est à hauteur du petit village de Choya, à une dizaine de kilomètres au nord d'Andalgalá, que l'on peut prendre une piste jusqu'au Parque Histórico Minero Muschaca, site de l'ancienne fonderie et du terminus du téléphérique minier ; c'est une piste de 3-4km très sablonneuse, qui serpente à travers la broussaille – à éviter en cas d'orage. Demandez votre chemin à Choya, c'est très mal indiqué.

Où dormir ?

Au plus près de la mine Santa Rita, à près de 3000 mètres d'altitude, se trouve un gros hôtel un peu là, le Refugio del Minero. Avec ses chambres coquettes et ses agréables espaces communs, on est loin du coron – sans pour autant tomber dans le luxe, ni même le véritable charme. Simplicité et commodité, donc, et l'on regrettera sans doute l'absence de vue panoramique. Mais c'est le seul établissement à moins de deux heures à la ronde ! Consultez leurs coordonnées.
Sans cela, pour se loger à moindre frais, le bourg d'Andalgalá propose plusieurs établissements ; voyez notre carnet de voyage.

Contacts, horaires, informations diverses

Les visites de la mine de rhodochrosite Santa Rita s'effectuent au départ du Refugio del Minero, l'hôtel mentionné ci-dessus. Un guide vous accompagnera impérativement, car l'entrée de la mine est perdu dans les gorges environnantes, et les boyaux sont tout de même un rien dangereux avec leur enchaînement labyrinthique et leurs excavations surprise. En semaine, les mineurs sont à l'ouvrage et la visite est plus intéressante.
Attention : le sentier qui mène à la mine, en passant par des ruines pré-industrielles à l'aller et au retour, est assez accidenté. A plus de 3000 mètres d'altitude, mesurez bien vos forces... Ce sont trois heures de crapahutage en tout. Le froid peut être vif. Quant à la mine elle-même, les sujets sensibles à la claustrophobie feraient bien de s'abstenir !
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