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Quelques précisions
Diversement orthographié faute d'une norme quechua unifiée à l'échelle internationale, El Shincal (à l'espagnole) ou El Shinkal (selon la mode indigéniste) désigne une aire plantée de shinqui (ou shinki), un arbuste endogène du centre de la province de Catamarca, catalogué Mimosa farinosa, particulièrement abondant sur le site archéologique. Une autre dénomination en vigueur est El Shincal de Quimivil, du nom de la sierra et du río voisins. Quant au nom originel de la citadelle, il est perdu.
El Shincal (nous adopterons l'orthographe des principaux atlas argentins) se distingue des autres centres urbains précolombiens d'Argentine (tels
Tilcara,
Quilmes,
Hualco, etc.) en ceci qu'il n'a pas été édifié par une culture aborigène mais par l'envahisseur Quechua – autrement dit : les Incas. Depuis le Pérou actuel, ceux-ci étendirent leur empire (le
Tawantinsuyu) sur le nord de l'Argentine, à partir de la fin du XV
ème siècle. Pour y contrôler les nations aborigènes des
Valles Calchaquíes, ils édifièrent la citadelle du Shincal, reliée au
Qhapaq Ñan, le “Camino Inca” partant du Cuzco et innervant l'ensemble de l'empire.
On date les débuts de l'occupation quechua des années 1480 ; celle-ci devait être presque aussitôt supplantée par l'invasion espagnole et El Shincal est vraisemblablement occupé par les troupes de
Diego de Almagro en 1536, avant d'être rapidement abandonné pour la cité coloniale de
Londres fondée à proximité, en 1558.
Notez l'existence d'une autre citadelle Inca dans les parages, de taille plus réduite et de vocation militaire, qui contrôlait la vallée d'altitude d'Antofagasta de la Sierra, sur la Puna de Catamarca :
La Alumbrera.
La superficie totale du Schincal n'est pas encore clairement délimitée. A l'heure actuelle, 23 hectares ont été mises à jour, mais les archéologues estiment que l'ensemble du site pourrait atteindre les 40 hectares. Les vestiges les plus saillants sont évidemment les deux pyramides, monticules naturels dotés d'escaliers et couronnés d'un muret ; ils avaient une vocation religieuse indéniable. Entre ces deux promontoires, au centre du site, se dresse un petit édifice qui faisait office d'estrade, l'ushnu, dans l'enceinte duquel siégeait le représentant de l'Inca. Il est à noter que la population du Shincal était constituée majoritairement d'une population autochtone ressortissant à la culture dite de Belén ; les conquérants Quechua n'y étaient qu'une minorité dirigeante. Les autres bâtiments dégagés relèvent de deux types : kancha (entrepôts communaux) et kallanka (halls de réunion).
Nonobstant le caractère exogène de sa fondation, le Shincal a repris le flambeau de l'indigénisme depuis 2004. Refusant de voir en lui un “site archéologique”, les peuples originels des Valles Calchaquíes entendent renouer avec sa vocation rituelle, et y célèbrent chaque 21 juin l'Inti Raymi – la Fête du Soleil, ou Nouvel An Inca. Comme quoi, le prestige de la dynastie péruvienne demeure un élément fortement fédérateur dans la lutte des aborigènes contre la domination culturelle hispano-européenne...
Comment y aller ?
El Shincal est une étape méconnue de la
Ruta 40, à hauteur du village de
Londres. Par cette même route (asphaltée), il est ainsi situé à 220km au sud des ruines de
Quilmes, autre vestige majeur de l'Argentine précolombienne.
Depuis Londres, une piste de 6km conduit au Shincal, vers l'ouest. Au départ de Londres ou de Belén (autre localité voisine sur la Ruta 40), la compagnie de bus El Condor assure plusieurs trajets quotidiens – adresse : 595 avenida Calchaquí, à Belén – téléphone : (03835) 461416 / 463597.
Où dormir ?
A Londres, deux options intéressantes. Sur la place de l'église, La Casona est une antique bâtisse familiale avec plusieurs chambres rustiques et un agréable patio ; accueil très convivial – téléphone 03835-491995.
Un peu plus en retrait,
Aldea Tierra est plus champêtre ; plusieurs chambres simples et spacieuses, avec petit salon, donnant sur un beau jardin. Petit-déjeuner exquis. Les propriétaires, un couple sympathique de Portègnes ayant fui la capitale, confectionnent des produits régionaux de grande qualité (fruits secs, confitures, pâtes de fruit, huile...). Consultez leur page :
www.argentinaturismo.com.ar/aldeatierra/.
Où et que manger ?
Londres étant moins développée que son homologue britannique, les restaurants sont peu nombreux... Au coin de la place, un troquet rustique propose quelques
minutas et un très bon
cabrito al horno. Sur le site du Shincal, il y a un petit
comedor qui sert des plats régionaux :
tamales & humitas, ainsi qu'empanadas et pizzas.
Contacts, horaires, informations diverses
Vous trouverez des guides à l'entrée du site archéologique (à condition de ne pas arriver trop tôt et/ou d'attendre un peu...) ; leurs connaissances ne sont pas forcément très étendues, mais c'est l'occasion de discuter des problématiques indigénistes... Pour dénicher le tronçon du
Qhapaq Ñan (Camino Inca) dans la forêt broussailleuse qui couvre le flanc de la Sierra de Quimivil, mieux vaut être accompagné – demandez un guide à l'entrée du site, c'est l'affaire d'une demi-journée.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.