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voici réellement l'antichambre de la Bolivie ! De par ses paysages, mais surtout son architecture, ses coutumes, sa langue, Jujuy est à cent lieux de l'européanisante Buenos Aires. La Quebrada de Humahuaca, axe millénaire de civilisation, est un feu d'artifice géologique !
Région : Noroeste
Population : 611484 hab. – Superficie : 53219 km²
Capitale (population) : San Salvador de Jujuy (230999 hab.)
Climat : en grande partie au-dessus des 2.500 mètres d'altitude, l'hiver peut-être très rigoureux et les plateaux enneigés ; en revanche, pour la partie sud-orientale (du côté de Calilegua), climat subtropical aux étés torrides et torrentiels à proscrire.
Ce que nous avons visité
Trek de Calilegua à Tilcara : avec mules et bagages, effectuez une traversée panoramique de la Cordillère Orientale, depuis la selva des contreforts orientaux jusqu'aux cardones des quebradas intérieurs. Une équipée par cols éthérés et puestos reculés, à la rencontre du peuple itinérant des hauteurs.
Coctaca : une forêt clairsemée de gigantesques cardones poussant au beau milieu d'un champ de pierres, c'est tout ce qu'il reste de cette florissante cité précolombienne, située sur les hauteurs d'Humahuaca. Les fouilles restent encore à faire.
Pucará de Tilcara : cette citadelle précolombienne en partie reconstituée contrôlait l'accès à la Quebrada de Humahuaca, axe majeur d'échanges économiques et culturels entre le Haut-Pérou et le Tucumán, que desservaient le Camino Inca puis l'hispanique Camino Real.
Qhapaq Ñan (Camino Inca) : cette autoroute de l'empire Inca innervait tout le massif andin au départ du Cuzco, au Pérou. L'actuelle Bolivie conserve des vestiges fort bien conservés ; le nord-ouest argentin, plus dégradé, dessert cependant plusieurs citadelles spectaculaires.
Cuesta de Lipán : c'est une porte d'entrée grandiose sur la Puna, verrouillée par un col à plus de 4100 mètres d'altitude du haut duquel on aperçoit l'échancrure éblouissante des Salinas Grandes de Jujuy, destination de prédilection des voyageurs qui empruntent cette route panoramique lisse comme un billard – une option “confort” non négligeable !
Camino a Caspalá : c'est le genre de piste que l'on emprunte sans trop y réfléchir... Allons voir... Poussons un peu plus loin des fois que... On y est presque... Encore un lacet... Et finalement, de pasos en cuestas, après d'interminables corniches, on se laisse happer par la beauté terrifiante de la Cordillère Orientale. Mais jusqu'où...?
Salinas Grandes de Jujuy : comme émanant d'un mirage, un groupe de silhouettes froissées par la réverbération intense qui monte du sol s'acharnent à picorer la surface aveuglante de la vaste saline, emmitouflées, enturbannées, calfeutrées de bric et de broc pour ne pas rôtir entre sel et soleil, implacables convecteurs de ce grille-pain précambrien.
Paso de Jama : l'un des rares pasos asphaltés avec celui de La Cumbre, il offre un accès facile mais pas pour autant superficiel aux incomparables paysages de la Puna. Très fréquenté par les poids-lourds paraguayens en route vers le Pacifique, mieux vaut rester vigilant, car les camionneurs ménagent davantage les freins que l'accélérateur...
Paso Ciénaga – Río Mojón : c'est actuellement le seul col transitable qui unisse l'Argentine et la Bolivie au travers de la Cordillère des Andes (le poste-frontière de La Quiaca se trouvant plus précisément sur la Puna, à l'est). Ses insolites pyramides rougeâtres constituent le portique idéal du Sud Lipez bolivien – en attendant l'habilitation du paso.
Calilegua : pour qui souhaite découvrir l'écosystème foisonnant des Yungas, voici l'échantillon le plus accessible et le plus gratifiant. Nombreux sentiers, garde-parcs diserts, oiseaux omniprésents, problématiques régionales intéressantes, paysages variés : tous les atouts pour ne pas rentrer bredouille.
Quebrada de Humahuaca : cette vallée d'altitude est tout à la fois le conservatoire de phénomènes géologiques spectaculaires et le réceptacle d'une Histoire millénaire riche d'échanges économiques et culturels entre mondes précolombien et colonial. Un condensé d'Humanité.
Laguna de los Pozuelos : est-ce un mirage dû aux affres de l'altitude ? Agitée d'un bouillonnement rougeâtre, la lagune crache de grandes gerbes aux reflets noirs qui s'élèvent mollement, flottent dans l'air puis retombent dans un inquiétant bruissement métallique. Nul geyser ni machinerie diabolique : rien que des hordes de flamants en transit.
Las Yungas – aperçu
Potrero de Yala – aperçu
Caimancito – aperçu
Humahuaca : si l'on fait abstraction d'une absconse tentative d'urbanisme monumental (le cacique de bronze nécessitait-il pareil piédestal stalinien ?), on trouvera aux masures assez rudimentaires de ses rues échelonnées à flanc de coteau, à la dégaines de ses contribuables et aux saveurs de son marché un pittoresque tenace et vraiment plaisant.
Purmamarca : le succès de ce patelin d'adobe tient surtout à la féerique Montagne aux Sept Couleurs qui lui sert d'écrin, dont les fresques sont certes moins fragiles que celles de la Chapelle Sixtine – ce qui, apparemment, absout la pollution visuelle autant que carburée des cars de tourisme qui envahissent ces ruelles pourtant si charmantes.
Cusi Cusi : nous arrivâmes au crépuscule dans ce village un tantinet sinistre. Dans la pénombre envahissante, des nuées de petits diablotins sortis de nulle part s'égaillaient par les ruelles frisquettes, tapant dans le ballon, déployant les cerf-volants... Et puis vint l'aube, et les façades d'adobe éclaboussées par le soleil impétueux vibrèrent de la belle énergie puneña.
Caspalá : “reculé” est bien l'adjectif qui convient pour décrire ce village blotti dans un recoin exigu et fort accidenté de la Cordillère Orientale, au terme d'une piste rocambolesque qui collectionne cols et lacets. Reliés depuis peu au monde moderne, les habitants ont conservé les us d'antan, dont le poncho bariolé est un symbole vivace.
Susques – aperçu
San Francisco (Jujuy) – aperçu
Tilcara – aperçu
Santa Catalina – aperçu
Yavi – aperçu
Géographie et thématiques culturelles
Chaco Serrano : avec les premiers reliefs qui surgissent sur ses confins occidentaux, le Gran Chaco profite de la soudaine abondance (toute relative) d'eau pour développer une végétation moins épineuse, dont se détachent les grandes silhouettes ébouriffées des carandays – il devient même agréable de s'y promener !
Puna : retranchée derrière d'abruptes cordillères, cette inexpugnable forteresse bardée de donjons volcaniques héberge une faune rare mais précieuse, dans un environnement désertique aux coloris extraordinaires. Envahisseur, prends garde : son atmosphère éthérée te coupera le souffle plus sûrement qu'une hallebarde !
Hautes Andes : à des altitudes comprises entre deux et sept mille mètres, la végétation se cantonne généralement à quelques coironales mouchetant de leurs jaunes léonins les sols minéraux ou volcaniques, quand la neige ne les recouvre pas. Peu de bestioles se risquent dans ces parages – elles se savent dans le collimateur des condors.
Yungas : après avoir traversé l'immensité du chaco sans verser la moindre goutte, les cumulo-nimbus se télescopent sur les premiers reliefs orientaux des Andes, et déversent sur la pente inexpugnable de quoi faire croître une jungle touffue, refuge de nombreuses espèces menacées – un cordon de barbelés subtropicaux qui sanctuarise le splendide Noroeste.
Prépuna : cette mince frange de cordillère, sciée tout du long par une succession de quebradas, s'immisce entre les Yungas et la Puna pour assurer la suture entre la luxuriance de l'une et l'aridité de l'autre. Totems tutélaires de ces terroirs transitoires, d'innombrables cardones montent la garde en quadrillant rigoureusement les vallées.
Rica-rica : on ne lui prête guère attention, subjugué que l'on est par le profil effrayant d'un volcan ou par le miroir évanescent d'un salar – mais regardez-y de plus prêt : pas une sierra, pas une vallée qui ne soient défigurées par ces tavelures jaunes, petits pustules rêches qui, cependant, sont agréablement parfumés.
Tola : les agiles suris aiment à disputer de trépidantes parties de cache-cache dans les tolares, ces étendues d'arbustes clairsemées qui viennent agrémenter l'aride Puna d'un peu d'âpre verdure, à proximité de lunatiques cours d'eau ; pas de quoi nourrir son homme, ni bâtir la moindre bicoque – tout juste bon à flamber.
Lapachos (tajy) : si les arbres poussaient des cris, assurément ceux du genre Handroanthus seraient assourdissants – agglutinées en grappes dodues, leurs fleurs sont de véritables brass-bands de trompettes aux couleurs éclatantes, qui au printemps émaillent la selva d'éclats dorés et parent les villes du bassin rioplatense de milliers de pompons roses.
Cardón : une légende précolombienne voit en ces grands cactus à la silhouette vaguement anthropomorphe les épiphanies d'un couple d'amants indigènes pourchassés par un cacique irascible, que la Pachamama aurait ainsi transformés en totem épineux pour les soustraire à leur poursuivant. Quant à la version scientifique des faits, elle n'est pas moins belle...
Queñoa – aperçu
Humitas & Tamales : casse-dalles typiques du Noroeste, à base de maïs, ces variantes salées de l'œuf Kinder réservent sans doute moins de surprise une fois dépiautées de leur emballage en chala (feuille de maïs), pour peu qu'on sache les différencier à la forme de leur ficelage – il y a là un potentiel marketing à développer, c'est certain...
Tabac : ce délicat présent de l'Amérique aux pilleurs venus d'Europe (qui ne surent que le convertir en cadeau-empoisonné) prospère dissymétriquement sous le Tropique du Capricorne : latifundistes capitalistes prospèrant à l'ouest, minifundistes coopératifs s'échinant à l'est. Qui résistera le mieux au rouleau-compresseur du soja ?
Ingenios : une nappe perpétuelle de nuages grisâtres stagne sur les confins occidentaux du Chaco, accumulée au pied des premières sierras – nul phénomène météorologique, mais la fumée crachée sans relâche par les “ingenios”, raffineries sucrières émergeant des champs de canne à sucre qui envahissent les sols fertiles gagnés sur la frange des Yungas.
Hydrocarbures : pompant sans relâche ce qu'il reste du précieux liquide dans les entrailles de la Terre, des régiments de derricks au coude à coude colonisent la Patagonie et se lancent à la conquête de territoires périphériques jadis épargnés, assiégeant avidement les enquiquinantes réserves protégées. Safari parmi ces échassiers d'une nouvelle ère.
Ruta 40 : elle vous en fera voir de toutes les couleurs, au sens figuré comme au sens propre – depuis les tons fauves du Noroeste jusqu'aux nuances de bleu et de vert des lacs et forêts de Patagonie, c'est toute une palette de paysages grandioses qui défilent sur plus de cinq mille kilomètres, semés de multiples embuches.
Panamericana : de raccordements en prolongements, on ne sait plus très bien au final quel est le tracé officiel de cet axe composite qui irrigue toutes les Amériques – mais ce qui est sûr, c'est qu'après une grandiose traversée des Andes l'Argentine en constitue le laborieux épilogue, tandis que la Terre de Feu s'offre légitimement comme bouquet final.
La Pachamama : ces dernières décennies, elle effectue un retour triomphal sur la scène de la Puna, le grand théâtre du revival indigène en mal de reconnaissance nationale – ses ennemis n'ont qu'à bien se tenir : volontiers bonasse quand on lui offre un verre de vin ou un sachet de kuka, elle peut devenir mauvaise si la coca est cola...
Andes boréales, Cordillère Occidentale : cette portion plutôt hermétique de la frontière entre Chili et Argentine a des airs de Ligne Maginot, avec sa batterie de strato-volcans campés sur le glacis de la Puna comme des bunkers, leurs bouches braquées vers le ciel en une menace latente d'ouvrir le feu dévastateur de leurs munitions magmatiques.
Andes boréales, Cordillère Orientale : curieusement, cet imposant massif ne frappe pas tant par ses lignes de crête, qui pourtant culminent à plus de 5.000 mètres, que par les gorges qui le lacèrent : Valles Calchaquíes ou de Yocavil, Quebradas de Humahuaca, de las Conchas, del Toro, un véritable labyrinthe aux formes et couleurs pyrotechniques.
Andes boréales, Sierras Subandines : ce petit détachement de la Cordillère fermait la marche de la surrection andine, mais une attaque surprise et musclée de l'érosion, notamment de sa division fluviale, l'a proprement rossé, de sorte qu'il n'en reste que des éléments éparses, cabossés – certains conservent fière allure.
Vallées de la Lune : certains n'ont souvent que ce mot-là à la bouche, “Valle de la Luna” par-ci, “Valle de Luna” par-là, sans que l'on sache vraiment à quel site panoramique incontournable ils se réfèrent. Car ces vallées sculptées par l'érosion et les séismes sont plusieurs à jalonner les Andes et leur piémont. Petit topo pour s'y retrouver.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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