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Quelques précisions
C'est à notre sens le trek le plus complet, le plus équilibré et (sans doute) le plus beau que l'on puisse réaliser à El Chaltén. En effet, les circuits classiques à la journée (Cerro Torre,
Laguna de los Tres) sont parfois un peu frustrants – quoique magnifiques visuellement ; on y croise beaucoup de monde, et on ne s'éloigne jamais vraiment d'El Chaltén. A l'inverse, une expédition comme celle du
Campo de Hielo Sur requiert peut-être trop de temps et/ou d'investissement (physique et financier), sans compter que randonner sur la champ de glace est tout de même assez monotone – et très exigeant.
En somme, sur quatre jours, le trek du “Tour du Huemul” présente donc un équilibre appréciable, et surtout il offre un panorama époustouflant sur le Champ de Glace Sud, ainsi qu'une vraie diversité de terrains : steppe, forêt, éboulis, glacier, neige, col, corniche, lagunes et lacs, icebergs ad libitum.
De difficulté moyenne, il ne présente aucun passage technique. Ennuyeux sinon dangereux, le Río Túnel, que l'on remonte les deux premiers jours et dont on retrouve l'estuaire le dernier, nécessite, pour être franchi, que l'on se déchausse par deux fois – une paire de chaussons en néoprène vous permettra de ne pas déraper et vous évitera certainement un bain forcé fort désagréable et compromettant. La première traversée peut être évitée par le truchement d'une tyrolienne, mais celle-ci n'est pas toujours habilitée.
L'altitude inférieure à 1500 mètres ne pose pas de problème. L'ascension au Paso del Viento (1428m) le deuxième jour traverse quelques éboulis fatigants mais nullement inquiétants. Seul le franchissement du Paso Huemul (846m) le troisième jour requiert un peu plus d'endurance car, d'une part, c'est une journée de marche plus longue (8 à 9 heures) et, d'autre part, les dénivelés sont un peu plus raides de part et d'autre du col : un petit raidillon dans la caillasse sur le versant ouest, un sentier très abrupt et un peu dérapant à l'est ; mais pas de quoi s'affoler, ce n'est ni vertigineux ni dangereux, simplement assez fatiguant.
Plus périlleux en revanche est le sentier en corniche qui précède le col, et surplombe le glacier Viedma – du moins tôt en saison : si, comme nous, vous y rencontrez de la neige, alors vous devrez assurer fermement vos pas en franchissant les coulées de neige, qui ont tendance à jouer les toboggans vers le vide ; quelques frayeurs sont à prévoir, et un brin de crapahutage si vous devez contourner les sections les plus risquées. Mais notre guide connaissait son affaire, et il a su franchir ces menus obstacles avec intelligence. Bref : rien d'insurmontable pour qui est habitué à randonner en montagne.
Notez à ce propos que la présence d'un
guide est très vivement conseillée. Même s'il existe une bonne carte de rando avec cotes et emplacements des campements, le sentier n'est pas balisé et pas toujours clairement identifiable, soit qu'il y ait de la neige, soit qu'il faille franchir un vaste éboulis ou un glacier. Surtout, la redescente du Paso Huemul est abrupte et peu évidente à débusquer, comme nous l'avons signalé plus haut : si vous perdez votre chemin dans les fourrés de
nothofagus, vous risquez de vous retrouver dans une situation très fâcheuse, acculés à un à-pic sans rémission... Quoi qu'il en soit, vous devez impérativement vous enregistrer au poste des garde-parcs, au départ du trek.
Deux variantes à signaler : pour ceux que le Paso Huemul intimide, ou qui ne disposent pas de 4 jours, un aller-retour au Paso del Viento (vue spectaculaire sur le Champ de Glace Sud) peut être bouclé en 2 jours. Ceux qui en revanche ont plus de temps devant eux, et veulent combiner le panoramique au mystique, une boucle de 8 jours permet de s'aventurer sur le Champ de Glace Sud, en commençant par le col Marconi, avant de rejoindre le Paso del Viento et le Huemul.
Comment y aller ?
Reportez-vous à notre fiche consacrée à
El Chaltén pour connaître les modalités d'accès ainsi que nos divers recommandations de logement.
Contacts, horaires, informations diverses
L'agence
Moutaineering Patagonia a pignon sur rue à El Chaltén. Elle est dirigée par Merlin Lipshitz, originaire de Bariloche, qui travaille dans le tourisme de montagne depuis une vingtaine d'années. Guide et andiniste, Merlin est également un très bon organisateur, efficace dans sa correspondance pour planifier une excursion, et attentif à accueillir personnellement ses clients avec une rigueur (checking du matériel, examen de la carte) qui n'empêche pas la sympathie. Les guides avec lesquels il travaille sont parfaitement qualifiés, à l'image de Juan qui nous a accompagnés durant ce trek, et qui n'a jamais perdu le sentier même quand celui-ci disparaissait totalement sous un épais manteau de neige. L'agence propose de multiples excursions sur El Chaltén, à pieds ou à skis ; consultez leur site internet :
www.mount-patagonia.com.
Ce que nous avons visité
Trek & Cie.
Pasos del Viento & Huemul : cette boucle panoramique peu transitée effectue le tour du robuste Cerro Huemul et constitue un époustouflant belvédère sur le Champ de Glace Sud. Deux jours durant, on contemple cette immensité glacée, crevassée, balafrée de sombres moraines, avant de redescendre sur le Lago Viedma turquoise où dérivent les icebergs. Sublime !
Géographie et thématiques culturelles
H2O
Champ de Glace Sud : derrière cette étiquette un tantinet obscure se cache rien moins que la plus importante masse de glace continentale au monde, si l'on excepte les deux champions hors-catégorie que sont l'Antarctique et le Groenland. Le Perito Moreno, le Fitz Roy et Torres del Paine en sont les étendards fameux.
Écosystèmes
Forêt patagonique : au contraire des Andes boréales bigarrées et fauves, la cordillère australe est une fresque impressionniste, où le frémissement perpétuel de la lumière sur les reliefs boisés engendre une palette pointilliste dont les nuances se nichent dans un bosquet d'arrayanes ou pétillent sous le pinceau plus audacieux de l'automne.
Botanique
Espèces diverses : faute de temps (ou de patience) pour photographier telle fleur ou tel arbre sous toutes ses coutures, plusieurs espèces –certaines parmi les plus emblématiques d'ailleurs –n'ont pu être gratifiées d'une fiche en bonne et due forme, hélas, et devrons se contenter d'une seule vignette dans ce pot-pourri de circonstance.
Nothofagus sp. : c'est l'arbre emblématique du Sud, qui couvre les reliefs andins de la Patagonie et de la Terre de Feu. Ses différentes espèces adoptent des formes variées, tantôt gigantesques, tantôt rabougries et torsadées lorsque les éléments altèrent son développement. Seule constante : leurs petites feuilles bombées et dentelées.
Ornithologie
Oiseaux divers : soit que les sujets aient été trop volatiles, soit que leur observation ait relevé d'une fortuité qui ne s'est jamais représentée, nombre de piafs de tout poil n'ont pu se faire tirer le portrait qu'en un unique exemplaire, perdant de fait l'occasion de mériter ici une fiche à part entière – nous les avons donc rassemblés dans ce pêle-mêle ornithologique.
Massifs
Andes méridionales, Cordillère patagonique : où sont passés les coloris criards des altières Andes boréales ? Dans sa longue décrépitude australe, la cordillère a subi le démaquillage brutal des glaciations : à grands coups de rabot, de monstrueux glaciers ont limé les crêtes et labouré les massifs, ne laissant derrière eux que pleurs étincelants.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.