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Quelques précisions
Tandis qu'il est aujourd'hui un haut-lieu engorgé du tourisme provincial, le
Valle de Traslasierra (“Vallée d'Outre-Mont”) était, à la fin du XIX
ème siècle, considéré par les habitants de la ville de Córdoba comme un authentique bout du monde, à peu près inaccessible. Il fallait en effet pour s'y rendre contourner les infranchissables
Altas Cumbres, en effectuant un large détour par la piste infernale qui partait de Tanti (à proximité de Carlos Paz), traversait la Pampa de San Luis puis longeait vers le sud celle de Pocho, avant d'arriver enfin à
Villa del Tránsito, premier village d'importance au nord du Valle.
Mais avec l'arrivée de José Gabriel Brochero en 1869, prêtre cordobais qui allait passer à la postérité sous le nom de Cura Brochero, la vallée va prendre son essor. Ce dernier, en effet, entreprend une vaste ré-évangélisation de ces parages déshérités, construit de nombreuses églises ainsi qu'une Maison des Exercices Spirituels, sorte de foyer éducatif, aujourd'hui Monument Historique National. Il s'acharne surtout à désenclaver sa chère vallée : il commence par aménager de nouvelles pistes pour relier les différents villages de sa paroisse, mais de plus grandes ambitions trottent dans sa tête et il se rend régulièrement à Córdoba et même à Buenos Aires pour faire valoir un projet de chemin de fer qui desservirait la vallée entre Villa Dolores (au sud, raccordée au chemin de fer de San Luis, depuis Villa Mercedes) et Villa de Soto (au nord, raccordée au chemin de fer de La Rioja). Le projet sera approuvé par les autorités fédérales, mais jamais mis en chantier.
Pas découragé pour autant, le brave curé fait alors valoir l'idée d'une route reliant directement sa vallée à la ville de Córdoba, en passant carrément au travers des terribles Altas Cumbres. Le projet est approuvé en 1905, les études complétées en 1914 ; les travaux débutent en 1915 ; en 1916 on inaugure le premier tronçon reliant Córdoba à la
Pampa de Achala – pour l'occasion, les officiels montent en automobile ; on s'extasie sur les ponts-suspendus. Et le second tronçon côté Traslasierra est achevé en 1918, parachevant ainsi ce que l'on nomme désormais le
Camino de los Puentes Colgantes, une prouesse de 93 kilomètres de long.
Entre-temps, le Cura Brochero est décédé de la lèpre, en 1914, n'ayant pu voir son œuvre réalisée ; la localité de Villa del Tránsito prend alors le nom de Villa Cura Brochero.
Projetons-nous à présent au milieu des années 50. C'est l'éclosion du boom automobile, et il apparaît désormais que le Camino de los Puentes Colgantes est totalement obsolète – une ligne de bus l'emprunte régulièrement, mais l'affluence des voitures rend le parcours excessivement compliqué et dangereux. On envisage donc la construction d'une nouvelle route de plus grandes dimensions : ce sera le Camino de las Altas Cumbres, qui franchit le redoutable massif en taillant dans sa partie la plus ardue. Les travaux débutent en 1967 côté Traslasierra, et sont achevés côté Calamuchita en 1987. Au début, cette voie large et sinueuse n'est pas asphaltée, pour laisser au matériel le temps de se stabiliser. Elle le sera progressivement, jusqu'à sa livraison définitive en 1993.
Comment y aller ?
Au départ de Carlos Paz, villégiature cordobaise située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Córdoba Capital (on y accède par l'autoroute), prendre la direction de Mina Clavero et Villa Dolores. Une dizaine de kilomètres après avoir passé l'embranchement pour Alta Gracia, un panneau indique Copina, c'est la direction du Camino de los Puentes Colgantes – dans le sens de l'ascension...
Sinon, poursuivez le Camino de las Altas Cumbres, qui attaque les Altas Cumbres proprement dites : un paquet de virages sont au programme... Dans les dernières courbes, un panonceau indique “
La Pampilla” : c'est ici que l'on accède au
Parc National Quebrada del Condorito (qui, en 2009, n'était pas indiqué...) ; une piste de terre part sur la gauche, et vous arriverez au Centre d'Information en quelques minutes – ensuite, c'est clairement indiqué.
Si vous restez sur le Camino de las Altas Cumbres, vous parvenez bientôt au “sommet” : la
Pampa de Achala. C'est presque tout droit, désormais. Au tout début de la traversée du plateau, un panneau indique Copina à nouveau, et signale donc l'extrémité supérieure du Camino de los Puentes Colgantes.
Enfin, au beau milieu de la Pampa de Achala, un carrefour agrémenté de la statue bidimensionnelle d'un curé à cheval (le fameux Cura Brochero que nous avons évoqué ci-dessus) vous permettra de bifurquer à droite vers La Posta del Qenti, unique hébergement de toute la Pampa de Achala.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.