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Quelques précisions
Le site se trouve dans le canyon du Río Pinturas (Cañadón del Pinturas), qui à lui seul vaut déjà le détour pour sa beauté scénique, avec ses falaises abruptes et son mince filet de verdure qui, tout en bas, dissimule ce qu'il reste d'une rivière jadis diluvienne.
Les premiers hominidés qui arrivèrent dans les parages, proto-Patagons descendants ultimes des vagues de Sibériens ayant parcouru les Amériques du nord vers le sud depuis des millénaires, ont investi les cavités ménagées dans la falaise à partir du VIIIème millénaire avant notre ère (9300 BP, selon la datation américaine). De cette époque datent les premiers pictogrammes (style A), de classiques scènes de chasse, thématique chérie des chasseurs-cueilleurs du monde entier. Leurs couleurs de prédilection sont l'ocre, et le noir.
A partir du V
ème millénaire avant J.-C. (7000 BP), un
style B voit l'apparition des fameuses mains, réalisées par apposition de la paume badigeonnée ou, bien plus souvent, effectuées grâce à la technique du pochoir en négatif : sur le dos de sa main appuyée à la parois, “l'artiste” pulvérise avec la bouche une poudre mêlant pigments et plâtre. Des motifs géométriques commencent à apparaître, qui verront leur apogée avec le
style C du II
ème millénaire avant J.-C. (3430-3000 BP) : cercles concentriques, triangles, zigzags ; les mains sont toujours présentes, leurs contours plus précis, la parois est parfois peinte au préalable (comme c'est le cas du surprenant “coude”) ; s'y s'ajoutent quelques pattes de
ñandú.
Mentionnons également par esprit caustique d'exhaustivité un style officieux que je baptiserai “D”, datable sans hésiter de la fin du IIème millénaire de notre ère, constitué des graffitis des temps modernes : prénoms et promesses fébrilement gravés dans la roche, qui certes saccagent un peu la prestance du site mais n'en expriment pas moins les préoccupations spirituelles d'un temps qui ne s'est pas arrêté avec les derniers hommes préhistoriques...
L'ensemble des pictogrammes s'étale sur une portion de falaise longue de 600 mètres, mais se concentrent tout particulièrement dans la grotte (“cueva”) qui a donné son nom au site ; c'est un antre semi-sphérique d'une vingtaine de mètres de diamètre, dont l'entrée est désormais fermée par une grille. Il faut se tordre un peu le cou pour voir les pictogrammes... De part et d'autre, les auvents lithiques naturels qui surplombent les passerelles sont également abondamment barbouillés.
Configuration touristique
L'accès au site s'effectue par un enchainement de sentiers et de passerelles qui longent la falaise. C'est une balade sans difficulté, aucun passage ne vous donnera le vertige car la falaise va s'évasant sous vos pieds et les balustrades sont omniprésentes (pour endiguer les amateurs de graffitis).
Signalons deux autres sites rupestres plus difficiles d'accès, situés en aval de Cueva de las Manos, sur de petits affluents du Río Pinturas : la Cueva Altamirano (ou Cueva Grande), sur le río Feo, et l'Alero (“auvent”) Charcamata, sur le río homonyme. Des excursions peuvent y être organisées depuis le centre des visiteurs de Cueva de las Manos.
Comment y aller ?
Accès depuis la
Ruta 40, à hauteur du patelin de Bajo Caracoles (à 128km au sud de la ville de Perito Moreno). Une piste par à l'est à 3km au nord de Bajo Caracoles ; du bon gravier patagon comme il faut s'en méfier... Au bout d'une quarantaine de kilomètres, la piste d'un coup plonge dans une gorge : c'est le Cañadón del Pinturas, et en quelques lacets serrés vous accéderez au rutilant centre des visiteurs, doté d'un parking et de tables de pique-nique.
A noter : 14km avant le centre, une piste part sur la gauche ; elle permet de rejoindre la Ruta 40 plus rapidement (13km), 45km au nord de Bajo Caracoles (soit 83km au sud de Perito Moreno).
Où dormir ?
Nous avons testé le petit motel de Bajo Caracoles, qui fait aussi station-services et comedor. Ambiance rustique, chambrettes austères, douches communes ; le chauffage n'a pas failli en automne, fort heureusement. Plats simples au comedor. Habitués un peu rustauds mais loquaces.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.