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“Plume le Fol, ou le chevalier à la fougère”

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16 août. Alors que nous faisons route vers la Bolivie, nous venons de dépasser un étrange convoi qui soulève un ennuyeux nuage de poussière, prompte à perturber la conduite.
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Nous stoppons net et observons cette noble procession de gauchos, vêtus du traditionnel poncho de Salta, bordeaux frangé de noir. Ils escortent la Vierge de Luján, un peu pompette après les festivités de l'Assomption. Un cantique nous monte aux lèvres...
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« Ah je te veux sous les “pa”, je te veux sous les “lé”, les palétuviers roooooseuh... ». Comment ça vous ne connaissez pas ? Pauline Carton, s'il vous plaît ! Non plus ? NON C'EST PAS RINGARD ! Je vais le dire à mon papa...
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Qu'importe – de toute façon, point de palétuviers, mais un splendide lapacho rosado sur la Plaza 25 de Mayo de Salta, assurément la plus belle place centrale de toute l'Argentine ! Depuis notre dernière visite, le cabildo n'a pas bougé –
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et cette foutue cathédrale rose bonbon, qui ne voulait pas rentrer sur la photo, n'y rentre toujours pas en dépit des combines astucieuses du photographe. De toute façon, nous ne sommes pas revenus ici pour faire du tourisme –
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nous y avons juste donné rendez-vous à notre amie Anne, fraîchement débarquée de Paris via Buenos Aires, et qui se débat avec un tamal récalcitrant, exagérément saucissonné dans sa feuille de maïs. Sitôt rassasiés, nous reprenons la direction de la Bolivie.
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Contournant la province de Jujuy et la Cordillère Orientale, nous biaisons par le piémont saccharicole de l'Oriente salteño, et franchissons finalement le Río Bermejo et la frontière internationale entre deux balustrades pavoisées de patriotiques couleurs.
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Le lendemain. Nous badaudons dans Bermejo, ville la plus méridionale de Bolivie. Nous ratissons les trottoirs encombrés de primeurs et camelots de tout poil, en quête d'un petit-déj' substantiel.
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Avisant l'entrée d'un marché couvert, nous pénétrons dans le dédale de cet antre alibabesque, encombré de tout un bric-à-brac de vaisselle et petit électroménager.
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Pimpants piments, paprika purpurin, poivre pétaradant, les épices nous piquent pif et paupières, aguichant frauduleusement de leurs teintes acidulées nos papilles en manque de sucre.
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Au détour d'une herboristerie, nous débouchons dans un hangar dont la voûte de tôle répercute en un écho balinais les entre-chocs et tintinnabulements de ferblanterie qui mitraillent nos tympans.
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Au bout de chaque tablée, une gazinière ; et à côté de chacune de ces antiquités, un plan de travail propret, que jouxte immédiatement une autre gazinière, et ainsi de suite : une batterie de cuisines sont montées au front.
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A la manœuvre derrière ces gros calibres, un bataillon de mamies caparaçonnées de leur tablier de sapeur s'affairent sans faillir pour armer leurs canons de mixtures explosives.
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Et elles vous dégomment l'appétit à bout portant, d'une salve nourrie de projectiles frits et fourrés de fromage fondu, vous décapant les entrailles au napalm de quelque mystérieux breuvage sirupeux.
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Alors que nous nous apprêtons à quitter Bermejo, nous nous emboîtons dans un embryon d'embouteillage : déjà grommelant et ronchonnant, nous doublons furibonds, avant de piler subitement, intrigués –
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nous rappliquons aussitôt en tête de cette procession chamarrée pour en cribler de photos les participants – quelle aubaine ! En tête du cortège, une troupe de danseuses se déhanchent, pompons pigeonnants,...
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...talonnées par un peloton de chevaliers servants, qui évoluent sur une chorégraphie plus désordonnée et rivalisent visiblement de virtuosité pour épater la nombreuse galerie des passants.
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Ça gigote, gesticule et grelote à qui mieux mieux, z'ont fière allure les gars de Bermejo dans leurs oripeaux de toreros ! En queue de cortège s'avance la star du défilé, les oreilles dégommées par la sono subséquente.
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La Vierge d'Urkupiña, cramponnant son petit trophée simiesque, s'en retourne au bercail, après avoir bamboché cinq jours et cinq nuits durant, pour célébrer le 15 août.
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Plantant là les joyeux fêtards et leur coqueluche, nous nous extrayons de Bermejo en suivant le río éponyme. Sur l'autre rive, l'Argentine nous fait de longs adieux...
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La séparation est déchirante, étranglée de sanglots torrentueux, et nous longeons longuement la frontière sans perdre de vue notre bien-aimée, qui se rapproche et s'accroche...
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Mais nous, indifférents, nous poursuivons notre petit bolivhomme de chemin, jalonné d'innombrables slogans autonomistes qui étiquettent tunnels, ponts et chaussées comme s'il s'agissait de s'approprier les infrastructures nationales1.

1 La Bolivie est, depuis de nombreuses années, le théâtre d'une lutte parfois acharnée entre le pouvoir central et les quatre départements de l'Est du pays {Santa-Cruz, Tarija, Beni, Pando} qui rechignent à partager leurs richesses {pétrole, gaz} avec les départements plus pauvres des Hauts-Plateaux. La politique socialiste d'Evo Morales n'est évidemment pas faite pour arranger les choses. De referendums illégaux en plébiscites contestés, les velléités autonomistes placent le pays au bord de la guerre civile.

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Trop, c'est trop : si maintenant Gauchito Gil s'y met pour nous attendrir et fléchir notre détermination ! Le “proto-Che” ferait-il des émules ici aussi ? Ou s'agit-il d'une invasion pure et simple ? Toujours est-il que nous prenons sa présence pour un sérieux rappel à l'ordre...
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Aussi, à la faveur d'une opportune bifurcation, nous délaissons la Bolivie, enjambons derechef le Río Bermejo, et réintégrons docilement la jalouse patrie. Sans autre forme de procès.
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Notre incartade bolivienne, du reste, était rien moins que nécessaire pour explorer cette portion septentrionale de la Province de Salta, enclavée1 dans son propre pays – cause de la vétusté de certaines infrastructures, qu'il vaut mieux contourner.

1 Le département salteño de Santa Victoria est une curieuse aberration géographique : sa partie occidentale n'est accessible que depuis la Province de Jujuy {comme l'est également Iruya, un peu plus au sud} ; et sa partie orientale, où nous pénétrons, n'est accessible que depuis la Bolivie, bien que certaines cartes mentionnent une RP 19 qui la desservirait depuis Aguas Blancas : mais cette piste a été ravagée par les engins mastodontesques d'une féroce exploitation forestière, et rendue absolument impraticable.

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Au bout d'une heure de parmonzévaudage et deux passages à gué, nous buttons sur le cours tumultueux du Río Lipeo, que notre intrépide mais non amphibie véhicule se refuse à traverser. Nous endossons docilement notre barda et pénétrons à pied dans le Parc National Baritú.
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Une autre option aurait consisté à emprunter ce bus, qui ne s'embarrasse pas de scrupules et traverse le torrent sans sourciller, malgré le ballottage périlleux de la remorque...
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Bref – toujours est-il que nous voici donc à Lipeo, hameau reculé d'un département retranché d'une province rustique d'Argentine, autrement dit : le bout du Monde, au cœur du continent.
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Le micro-onde, ici, connaissent pas : chaque bicoque possède son horno de barro1, un dôme d'adobe trônant dans la cour, souvent décoré d'une constellation de cailloux incrustés avec un art consommé de la customisation.

1 Horno de barro = four en terre.

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Franco, cadet d'une fratrie de quinze enfants1, nous entraîne pour une visite guidée des alentours, à commencer par cette antique meule que les anciens utilisaient encore il y a peu.

1 Pour diluer les ravages bien palpables que la consanguinité inflige à ces populations reculées, il semblerait que les familles misent sur une prolificité débridée.

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Puis nous goûtons au charme romantique des berges bosselées du Río Lipeo, où il fait bon se baigner, dixit Franco – nous prétextons la saison tardive pour nous désister.
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Le soir tombe et nous gagnons l'hospedaje de Clementia, où les préparatifs du dîner vont bon train – Pourceau à l'Horno de Barro, tableau champêtre.
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Ce gibier de potence nous a mis en appétit... Nous rodons du côté de la cuisine, une cahute ouverte aux quatre vents qui se dresse dans la cour. Clemencia y prépare justement quelques tortas fritas.
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Après ces amuse-gueules un rien bourratifs {mais tellement délicieux}, l'un de dix frangins de Clemencia rapplique avec les hors-d'œuvres, fraîchement pêchés dans le Río Lipeo.
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Le lendemain, nous appareillons pour Baritú, plus haut dans la sierra. Faute des chevaux qu'on nous avait promis, le trajet s'effectue dans un vieux tacot qui manque par deux fois de rendre l'âme.
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Arrivés à Baritú {1400m d'alt.} et ses masures dispersées, nous embrayons illico pour une excursion dans les Yungas, poursuivant tant bien que mal notre autochtone de guide qui cavale en tête.
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Pour le moment, la forêt reste clairsemée, et nous parvenons vaille que vaille à apercevoir la silhouette furtive de notre Lapin Blanc, qui consent toutefois à s'arrêter de loin en loin –
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en effet, il ne loupe jamais une occasion de faucher de pleines brassées de limes douces, en abondance dans le parc, et de nous les offrir avec une touchante sollicitude – eurk, c'est trop acide !
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Du reste, Honorato est un compagnon charmant, certes volatile mais volontiers volubile, méritant en cela le surnom de Loco Pluma1 dont ses congénères l'ont affublé.

1 Loco Pluma = Plume le Fol, un surnom qui n'a pas manqué de nous inquiéter, de prime abord....

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Très touché par l'affection qu'Honorato nous porte, Nico redouble de sollicitude et l'aide dans la tâche ingrate de se broyer les phalanges à grands coups de silex –
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c'est que la noix du Nogal Criollo1 possède une coque coriace ! Mais cela vaut la peine de s'écraser les doigts avec application tant ce cerneau exotique, frais et moelleux, est succulent.

1 Nogal Criollo = noyer créole.

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Ce faisant, nous avons pénétré au cœur des Yungas, et la végétation se fait plus dense et prolifique, à l'image de ces florissants épiphytes qui gangrènent la plupart des troncs.
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A la faveur d'un col, nous découvrons le flanc touffu de la Serranía del Porongal, culminant à 2.000 mètres, tacheté ici et là de la touche dorée d'un Lapacho Amarillo.
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A l'horizon se découpent les premiers reliefs andins, le cordon aride et rocailleux de la Sierra del Astillero qui marque la limite occidentale de l'étroit bandeau des Yungas.
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Le Parc National Baritú est, de fait, le seul parc tropical d'Argentine : les non moins luxuriants parcs d'Iguazú ou de Calilegua {pour ne citer que les plus fameux} appartiennent à la zone subtropicale. Nuance !
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Mais voici que bientôt nous déboulons au cœur d'un bosquet qui ne laisse pas d'enflammer notre Honorato, car c'est là le Graal de notre randonnée. Émus, nous prêtons attention.
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Le joyau de ces lieux, le voici : Helecho Gigante, le spécimen de fougère le plus grand1 au monde. N'est-ce pas prodigieux ? Avouez !

1 Certains individus atteignent les 20 mètres de haut ; ici, on se contentera d'un bon 4m50.

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Sachez tout de même, impudents lecteurs qui osez vous gausser de ces bouleversantes vignettes, que ces parasols loqueteux ont vu brouter les dinosaures, pas plus tard qu'au Jurassique dernier !
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Ces véritables fossiles vivants étaient profusion à l'époque, et leurs frondes à l'envergure record de 6 mètres {ici plus modeste, toutefois} ombrageaient notre ancêtre homo boludus.
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Cependant que nous nous extasions dûment, le Fol ne perd pas le nord et s'envole, Plume, dans les ramures d'un limettier pour y cueillir de quoi étancher notre soif.
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Réhydratés, nous rebroussons chemin, longeant la toile d'une mygale géante mésozoïque – mais non, pas de panique : ce sont des barbes de lichens, que la sécheresse hivernale a décolorées.
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En revanche, le propriétaire de cette empreinte-ci n'est ni imaginaire ni préhistorique : bien qu'il soit menacé d'extinction, le jaguar demeure le roi incontesté de cette jungle d'altitude.
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Finalement, nous sortons sains et saufs du sous-bois, et franchissons en sens inverse le Río Baritú, paisible l'hiver mais diluvien l'été, que d'abruptes gorges et cascades séparent du Río Bermejo.
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Honorato pointe fièrement de sa machette le point culminant de ce chaînon, une arête vertigineuse dévorée par l'inextricable selva, en haut de laquelle il fraya le passage à une expédition scientifique, l'an passé.
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Quant à nous, exténués et affamés, nous poussons le portillon de cette engageante maison d'hôte, la seule offre d'hébergement à Baritú – pour le moment.
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Nous faisons irruption dans la cuisine où Josefa, qui n'est autre que la sœur d'Honorato, abandonne sa quenouille pour nous accueillir et apprêter chambre et dîner.
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Et puis quoi encore ? Tu veux pas non plus la télé et une prise pour recharger ton Ipod, non ? Ici, il n'y a pas davantage d'électricité qu'à Lipeo, et nous sirotons notre tisane à la lueur des bougies.
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Une aurore frisquette nous tire de sous les couvertures. Un brin de toilette au robinet, une eau limpide pompée du ruisseau qui vous congèle instantanément les gencives, et avec ça un petit vent affûté vous dissuade d'ôter le bonnet.
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Nous petit-déjeunons chaudement emmitouflés, sous l'œil moqueur d'un troupeau de Suissesses broutant les verts pâturages d'un improbable poster. Pain sans confiote, et jus de lime pour s'éclaircir la gorge.
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Tout de même... Pourraient pas confectionner un trône avec deux planchettes ? Et ce parquet, ça grince, ça craque – attends voir : quelques génuflexions pour tester... J'imagine la tragédie si jamais...
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Et la porte ? C'est le pompon, là ! Faut pas exagérer ! Elle tricote des couettes à plus savoir qu'en faire, et pas foutue de punaiser un p'tit rideau ! Et ces foutus moutons que ça a l'air de passionner...
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Attendez voir que j'en choppe un bien duveteux pour me... Ah, mais à propos – c'est pas possible ?! Non ?! Même pas de journal, rien ? A moins que ces lainages, sur le fil... Et puis zut, je plie bagage.
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Sur ces considérations de prime importance, nous quittons maintenant Baritú en fastueux équipage, sur une brochette de vieilles rosses têtues et poussives qui ne pensent qu'à brouter les bas-côtés.
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Vous aurez noté le superbe Lapacho Amarillo devant lequel Honorato a tenu à nous immortaliser, moyennant de complexes manœuvres hippiques.
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Après trois longues heures de cavalcade poussive, malgré les sympathiques encouragements prodigués par Honorato à coups de branche épineuse, nous arrivons enfin en vue de Lipeo.
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Comme nous passons donner le bonjour à Clemencia, nous la trouvons en pleins préparatifs pour le déjeuner, ce qui évidemment est un prétexte irréfutable pour nous retenir à manger !
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Ma foi, c'est pas de refus ! De sa marmite bouillonnante, elle écope trois assiettées de bouillon de cacahuètes, où surnagent patates et poulet ; subtile, la note d'arachide nous séduit.
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Après-midi ensoleillée. Nous remontons la rive du Río Lipeo, dont nous nous trouvons rapidement distants d'un copieux dénivelé. La corniche n'est pas exempte d'éboulis et autres accidents de terrains.
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M'sieurs-dames, bonjour ! Dans l'indifférence générale, nous déboulons au milieu d'un campement de Boliviens venus comme nous profiter des Termes de Cayotal.
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Ces baignoires de pierre coquettement tapissées de céramique sont alimentées par la flotte tiédasse que de petits canaux drainent depuis une proche résurgence.
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En bouchant la bonde d'évacuation avec le coin de bois idoine, enroulé d'un tissu gluant, le tub rustique a vite fait de se remplir. Et comme ça fait deux jours qu'on ne s'est pas lavés, on se jette à l'eau !
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Dans ce cadre paradisiaque {n'étaient les encombrants Boliviens}, doucement balayé d'une brise légère {n'étaient les lourds relents de soufre}, on resterait des heures {n'étaient les autres clients qui piaffent}.
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Délassés et desquamés, distillant un doux fumet sulfureux, nous nous en retournons à présent par où nous sommes venus, sous le regard inquisiteur d'un jeune titi lipeño.
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Nous roulons à brides abattues sur le ruban soyeux de la piste qui nous ramène à Los Toldos, ne levant le pied que pour photographier le dégradé de crêtes qui bleuissent sous le contre-jour finissant.
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Fin de journée à la campagne. Monsieur, harassé par de durs labeurs agrestes, sirote son maté à l'ombre de sa demeure, tandis que l'aînée aère la cadette dans sa poussette de fortune.
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Madame, pendant ce temps, abritée derrière un grossier parasol, tisse quelque ouvrage de tapisserie qu'elle ira vendre à la coopérative des artisans du bourg.
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Le métier est des plus rudimentaires, ce qui n'en révèle que mieux tout le savoir faire de l'artiste : une batterie de manches à balais habilement échafaudés sur un support de parpaings.
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Et la navette fuse patiemment dessus-dessous, dessus-dessous, plongeant dans la houle, refaisant surface entre deux chaînes, tramant des bordées de motifs géométriques.
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D'ici quelques jours, pas plus, nous assure la frénétique fileuse sans interrompre sa gestuelle d'automate, cet ouvrage fera une ravissante carpette. Si vous êtes intéressés...
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Nous esquivons poliment, encore que nous nous attardions quelques instants encore à admirer cette précieuse besace faite main, idéale pour transporter son maté. L'ennui, c'est qu'il nous manque le cheval...
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Ah bah tenez, justement : celui-ci sera bientôt disponible, laissons-leur juste le temps de lui river ses nouvelles baskets – je ne voudrais pas être à la place de celui qui est en train de lui ôter ses liens...
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Après une nuit réparatrice dans une confortable cabaña, nous regagnons le limitrophe Río Bermejo, et repassons la frontière en catimini, prenant congé de l'Argentine pour de bon. A nous la Bolivie !
Le périple « Contes et déconvenues du Chaco (et d'ailleurs) » n'est pas terminé ; poursuivez l'aventure !

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