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Basilique de Luján
ses dimensions sont proprement colossales, et son style pourra sembler un rien tapageur et décalé en sol américain, mais il fallait bien ça pour honorer la patronne nationale, Vierge un tantinet capricieuse qui, redoutant le voyage de Santiago del Estero, refusa d'aller plus avant et planta ses pénates à Luján.
Quelques précisions
104 mètres de long, 68 de large au transept, deux tours de 106 mètres de haut : la présence de cette basilique gigantesque (seulement surpassée, et de peu, par sa quasi-exacte contemporaine la
Cathédrale de La Plata) pourra surprendre le voyageur habitué aux gabarits plus raisonnables qu'affichent les cathédrales sudaméricaines (telles les cathédrales de
Salta ou de
Córdoba), et
a fortiori les frêles chapelles d'adobe des vallées andines. Cependant, la Basilique de Luján s'inscrit pleinement dans son époque, celle de l'Européanisme féru de plagiat, et plus précisément de ce pseudo “Style Français” dont Buenos Aires a affublé nombre de ses avenues
fin de siècle.
Du reste, l'inspirateur de ce sanctuaire est un lazariste français, né à Castres et mandaté en Argentine en 1871 par sa congrégation : le Père Salvaire. Après avoir réchappé (grâce à l'intercession mariale ?) du martyre dans le sud de la Province de Buenos Aires, alors qu'il espérait évangéliser les tribus du cacique Manuel Namuncurá (père de
Ceferino), le religieux s'attèle à une tâche moins ardue : répandre le culte de la Vierge de Luján, dont la popularité commence à s'étendre dans le Río de la Plata. Il décide alors de remplacer le sanctuaire existant, en piteux état, par une construction à la mesure des années dorées de l'Argentine, en plein boom économique : ce sera l'actuelle basilique.
La première pierre est solennellement posée en 1887 – elle vient de
Tandil ; la maçonnerie fait appel aux carrières de Córdoba, San Juan, Jujuy, et d'autres provinces encore... Pour le reste, l'origine de bon nombre de matériaux spécifiques est européenne, qu'il s'agisse des vitraux de Bordeaux, des liteaux de Liège, du marbre de Carrare, des cloches de Milan, de l'orgue Cavaillé-Coll de Paris, d'un plancher d'Angleterre, de tel ou tel autel d'Italie ou de France... D'ailleurs l'architecte, Ulric Courtois, n'est-il pas Français, de même que la plupart de ses assistants ? Et que dire de la Vierge elle-même dont la statue miraculeuse, rappelons-le, fut confectionnée à São Paulo au début du XVII
ème siècle ? (voir
la légende de la Vierge de Luján) Comme pour rendre la monnaie de sa pièce, la crypte abrite des représentations des principales
advocaciones européennes et américaines de la Vierge (Vierges de Guadalupe, Copacabana, Fatima, Pilar, Loreto, etc.).
Inaugurée dès 1910, il faudra attendre 1926 pour que soient levées les deux tours, puis 1935 pour que la construction soit totalement achevée. La nef aura été entretemps bombardée basilique par le pape Pie XI en 1930 – ce qui, notons-le, n'en fait nullement la cathédrale de son diocèse, celle-ci se trouvant à Mercedes.
Dernier évènement majeur en date, on y a célébré en très grandes pompes le Te Deum du Bicentenaire de l'Argentine, le 25 mai 2010.
Comment y aller ?
Pour vous rendre à Luján, suivez les indications de notre
carnet de voyage. La Basilique se trouve légèrement en retrait du centre-ville, à quatre
cuadras de la petite Plaza Colón centrale en suivant la rue San Martín : vous atteindrez ainsi la vaste Plaza Belgrano qui lui sert de parvis. Depuis l'autoroute de Buenos Aires (Autopista Acceso Oeste), une sortie lui est dédiée, qui vous mène tout droit à la monumentale Avenida Nuestra Señora de Luján dont la perspective s'ouvre sur la basilique – une arrivée triomphale !
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