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canne à sucre et soja, forêt subtropicale et étendues de cardones, moutons et lamas, Christ Rédempteur et Pachamama, hauts-lieux de la résistance indigène et de l'indépendance criolla : la plus petite des provinces offre paradoxalement un concentré magistral de l'Argentine !
Région : Noroeste
Population : 1336664 hab. – Superficie : 22254 km²
Capitale (population) : San Miguel de Tucumán (736018 hab.)
Climat : deux régions bien distinctes : la partie occidentale andine, avec sa quebrada et son valle d'altitude, aux microclimats quasi méditerranéens (hivers plus froid cependant) ; la partie orientale est subtropicale, aux étés torrides et torrentiels, plutôt pénibles.
Ce que nous avons visité
Las Queñuas (cabalgata) : une équipée de trois jours à cheval, par les sentiers escarpés qui se fraient un passage broussailleux dans la forêt des nuages des Yungas, jusqu'à atteindre les pâturages qui couronnent le massif de l'Aconquija – villages paisibles, puestos esseulés, troupeaux en liberté : une belle tranche de vie dans un recoin très rustique du Tucumán.
Parc des Menhirs : non, les autochtones n'avaient rien de commun avec nos ancêtres les Gaulois, le terme "menhir" n'est qu'un vilain attrape-touristes ! Il n'empêche que ces monolithes sculptés de la culture “tafí” méritent que l'on s'attarde à El Mollar.
Musée de La Banda : un petit musée archéologique comme il y en a tant dans le nord-ouest, mais celui-ci possède un cadre colonial beaucoup plus agréable que la moyenne, et certaines pièces (précolombiennes ou hispaniques), sont vraiment splendides !
Quilmes : sans doute le site le plus spectaculaire et symbolique de toute la civilisation précolombienne argentine, cette labyrinthique cité étagée à flanc de sierra témoigne du rayonnement de la culture Diaguita, qui sut résister aux Incas puis aux Espagnols, avant d'être exterminée par ces derniers.
Camino a los Valles : cette lézarde dans la massive chaîne de l'Aconquija fut jadis la porte d'entrée, grandiose, par laquelle les conquistadores venus du Pérou purent s'extraire des Andes et s'engouffrer vers les fertiles plaines du bassin du Río de la Plata. Une porte ouverte à bien des exactions...
Cuesta del Clavillo : trait d'union entre le cœur aride du massif de l'Aconquija et le piémont subtropical de la vallée de Tucumán, cette piste friande en lacets bien alignés passe en corniche au-dessus d'une gorge verdoyante, un splendide balcon sur l'écosystème des Yungas. Le clavillo, assurément, du spectacle.
Musée Pachamama
Los Sosa : une coupe verticale sur le flanc oriental de l'Aconquija, suivant le cours du torrent éponyme, et présentant l'étagement caractéristique de l'écosystème subtropical des Yungas, depuis la plaine saccharicole de Tucumán jusqu'aux alpages de Tafí del Valle, en traversant la “forêt des nuages”.
Valles Calchaquíes : attirés comme des mouches par un tourisme vinicole en plein essor, Franchutes et Yanquis grouillent littéralement sur cette portion déjà bien saturée de la Ruta 40, qui serpente de merveilles géologiques en prodiges d'érosion. Pris dans la tourmente, les derniers des Diaguitas tâchent de tirer profit de cette nouvelle invasion...
Tafí del Valle : résultat logique de la surrection des Andes, toutes les grandes vallées du Noroeste se sont constituées parallèlement à la cordillère. Moins exception qu'abus de langage, celle de Tafí tranche perpendiculairement l'échine trapue de l'Aconquija, offrant un raccourcis qui serait commode si la tentation de s'y attarder n'était irrésistible !
Géographie et thématiques culturelles
Chaco Serrano : avec les premiers reliefs qui surgissent sur ses confins occidentaux, le Gran Chaco profite de la soudaine abondance (toute relative) d'eau pour développer une végétation moins épineuse, dont se détachent les grandes silhouettes ébouriffées des carandays – il devient même agréable de s'y promener !
Yungas : après avoir traversé l'immensité du chaco sans verser la moindre goutte, les cumulo-nimbus se télescopent sur les premiers reliefs orientaux des Andes, et déversent sur la pente inexpugnable de quoi faire croître une jungle touffue, refuge de nombreuses espèces menacées – un cordon de barbelés subtropicaux qui sanctuarise le splendide Noroeste.
Lapachos (tajy) : si les arbres poussaient des cris, assurément ceux du genre Handroanthus seraient assourdissants – agglutinées en grappes dodues, leurs fleurs sont de véritables brass-bands de trompettes aux couleurs éclatantes, qui au printemps émaillent la selva d'éclats dorés et parent les villes du bassin rioplatense de milliers de pompons roses.
Cardón : une légende précolombienne voit en ces grands cactus à la silhouette vaguement anthropomorphe les épiphanies d'un couple d'amants indigènes pourchassés par un cacique irascible, que la Pachamama aurait ainsi transformés en totem épineux pour les soustraire à leur poursuivant. Quant à la version scientifique des faits, elle n'est pas moins belle...
Arbres de Thays – aperçu
Tabac : ce délicat présent de l'Amérique aux pilleurs venus d'Europe (qui ne surent que le convertir en cadeau-empoisonné) prospère dissymétriquement sous le Tropique du Capricorne : latifundistes capitalistes prospèrant à l'ouest, minifundistes coopératifs s'échinant à l'est. Qui résistera le mieux au rouleau-compresseur du soja ?
Ingenios : une nappe perpétuelle de nuages grisâtres stagne sur les confins occidentaux du Chaco, accumulée au pied des premières sierras – nul phénomène météorologique, mais la fumée crachée sans relâche par les “ingenios”, raffineries sucrières émergeant des champs de canne à sucre qui envahissent les sols fertiles gagnés sur la frange des Yungas.
Hydrocarbures : pompant sans relâche ce qu'il reste du précieux liquide dans les entrailles de la Terre, des régiments de derricks au coude à coude colonisent la Patagonie et se lancent à la conquête de territoires périphériques jadis épargnés, assiégeant avidement les enquiquinantes réserves protégées. Safari parmi ces échassiers d'une nouvelle ère.
Chiricote & Ipacaá : du barouf cacophonique qu'émet une bande de chiricotes survoltés, mêlé des couinements lugubres de leurs cousins les ipacaá, émane une polyrythmie troublante, étrangement décalée et pourtant synchrone, techno minimaliste lancinante ou partition futuriste qu'un Ligeti n'eut pas reniée. Hypnotique !
Panamericana : de raccordements en prolongements, on ne sait plus très bien au final quel est le tracé officiel de cet axe composite qui irrigue toutes les Amériques – mais ce qui est sûr, c'est qu'après une grandiose traversée des Andes l'Argentine en constitue le laborieux épilogue, tandis que la Terre de Feu s'offre légitimement comme bouquet final.
Sierras Pampeanas Orientales, El Aconquija : quel dieu bâtit ce titanesque mastaba, qui oppose sa silhouette brutale au vaste chaco ? Nul ne le sait. Mais en dépit des barbelés de selva qui en garnissent le pourtour oriental, le trésor qu'Il y entreposa naguère, cette fabuleuse Rose de l'Inca, n'a pu résister aux pilleurs de sarcophages...
Andes boréales, Cordillère Orientale : curieusement, cet imposant massif ne frappe pas tant par ses lignes de crête, qui pourtant culminent à plus de 5.000 mètres, que par les gorges qui le lacèrent : Valles Calchaquíes ou de Yocavil, Quebradas de Humahuaca, de las Conchas, del Toro, un véritable labyrinthe aux formes et couleurs pyrotechniques.
Andes boréales, Sierras Subandines : ce petit détachement de la Cordillère fermait la marche de la surrection andine, mais une attaque surprise et musclée de l'érosion, notamment de sa division fluviale, l'a proprement rossé, de sorte qu'il n'en reste que des éléments éparses, cabossés – certains conservent fière allure.
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.
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