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Quelques précisions
Dans tous les recoins un tant soit peu touristiques d'Argentine, les pancartes “cabalgatas” fleurissent abondamment en bord de route ; ailleurs, il suffira de demander au premier passant venu, et l'on vous indiquera forcément un endroit où louer des montures. Car avant d'être une activité prisée des estivants de passage comme des voyageurs au long cours, le cheval est un instrument de travail indispensable à la campagne, qu'il s'agisse de garder les troupeaux de vaches dans la
pampa, de chèvres dans le
monte ou de moutons dans la
steppe, ou qu'il faille traverser des étendues accidentées et hostiles qu'aucune route ne dessert : cols des Andes, mesetas de Patagonie, marais du Chaco, forêts des Yungas ; sans oublier que c'est le moyen de locomotion quotidien de milliers d'écoliers des patelins paumés de l'Interior... Bref : le cheval est omniprésent, et la culture argentine est largement redevable à ce fidèle compagnon du
gaucho.
Aussi, quel que soit l'endroit où vous relâcherez en Argentine (excepté dans les villes), il y aura toujours moyen de louer des chevaux pour une balade de quelques heures, à un prix franchement abordable – voire dérisoire. Dans les endroits les plus touristiques, l'activité est généralement encadrée par un accompagnateur, guide patenté ou gaucho désœuvré, parfois un gamin haut comme trois pommes ; ailleurs, il arrive qu'on vous confie les bêtes tout juste harnachées, et qu'on vous demande simplement de rentrer avant la nuit...
Côté équipement, on ne vous donnera jamais de bombe ou de protections particulières ; parfois, un rebenque (cravache large en cuir). En revanche, on vous harnachera toujours convenablement l'engin... En ce qui concerne la tenue vestimentaire, personne ne sera là pour vous rappeler les recommandations de bon sens du genre « emportez un chapeau » ou « couvrez-vous chaudement » selon la région : le vent est plus que vivifiant dans le Sud, le soleil moins que clément dans le Nord ou en montagne... Ce n'est pas parce que le gaucho mal léché qui vous accompagne porte une simple chemise été comme hiver que vous devez en déduire que votre T-shirt amplement décolleté est suffisant pour affronter le Chaco...
Côté technique, signalons que les Argentins maîtrisent les rênes d'une seule main, pour laisser l'autre disponible aux divers tâches du gaucho (comme lancer les boleadores dans les pattes du bétail à capturer, fermer une tranquera, débroussailler le sentier, etc.) – amateurs d'hippisme distingué, laissez vos bonnes manières à l'écurie... Et s'il l'on vous demande si vous avez de l'expérience, c'est simplement pour être aimable, car on vous laissera vous débrouiller avec le premier canasson venu, qu'il soit docile ou rétif... Si c'est votre baptême équestre, mieux vaut le préciser au préalable, et privilégier un établissement touristique qui a pignon sur rue, où l'on vous donnera quelques explications basiques et où l'on vous accompagnera avec plus de vigilance qu'ailleurs...
Quant au profil des chevaux, il y en a de tout poil... Des courts sur pattes et des gigantesques, des mous et des féroces, des qui obéissent et d'autres qui ne pensent qu'à bouffer... Cela dépend de l'endroit où vous louez les bêtes, et aussi de votre... prestance, disons ; d'un coup d’œil, le gaucho verra en vous un authentique champion de doma (rodéo sud-américain) ou un pleutre sans rémission.
En conclusion : ne manquez pas l'occasion de monter à cheval, mais soyez prudent. Et raisonnable – nous entendons par là qu'une balade à cheval en Argentine peut vite devenir un cauchemar ; je ne parle ni d'accident imprévisible, ni de malentendu fâcheux, qui sont le lot de toute expérience locale, mais tout bonnement d'endurance. Ne surestimez pas votre capacité à encaisser sans broncher une équipée de quatre heures dans la steppe plate et pelée, une expérience aux frontières de l'ascèse mystique. Notre expérience nous a appris à bien peser le pour et le contre lorsqu'on vous propose « una hermosa cabalgata por el monte », synonyme de fournaise, ou « una experiencia inolvidable con los gauchos », qui équivaut à éperonner sans relâche la vieille rosse têtue qu'on vous a refilée, pour ne pas perdre de vue la chemise à carreaux dudit gaucho qui disparaît au loin entre deux buissons d'épineux sous un soleil de plomb et avec pour tout horizon le maquis inextricable à perte de vue et la promesse d'un pique-nique auprès de peintures rupestres datant vraisemblablement du Pré-kirchnérien...
Contacts, horaires, informations diverses
Laissons avertissements présomptueux et conseils évasifs, pour vous recommander concrètement quelques expériences enrichissantes et/ou mémorables.
Pour débuter en douceur dans le domaine de la cabalgata, la province de Córdoba est un endroit idéal ; les opportunités sont légion, notamment dans les vallées de
Traslasierra et
Punilla. Le cadre vallonné, souvent ombragé, parcouru de nombreux ríos, est idyllique ; les ressources botaniques et ornithologiques permettent de tuer le temps si la chevauchée vous ennuie... Il y a des villages où relâcher, des
balnearios où se rafraîchir. Les pourvoyeurs de chevaux savent généralement qu'ils ont affaire à des cavaliers du dimanche, et sont aux petits soins – ce qui n'exclue pas le destrier patenté, à votre demande. Les villages de Nono, San Javier, Tanti sont de bonnes bases.
Si vous n'êtes jamais monté à cheval, ou si vous manquez de technique (par exemple, si vous ne parvenez pas à épouser les oscillations d'un cheval au trot), l'idéal est sans aucun doute de faire escale à La Catalina, un
ranch paisible situé à Nono. Jorge, propriétaire des lieux avec son adorable épouse Rosana, est un instructeur hors-pair, patient et pédagogique ; il vous dispensera des éclaircissements théoriques précieux sur la nature chevaline, avant de vous enseigner les différentes techniques hippiques dans le manège à ciel ouvert ; puis, vous pourrez passer à la pratique en effectuant une balade dans les environs, sous la houlette toujours attentive et encourageante de Jorge. Une expérience très enrichissante ! Et pour en profiter au mieux (et vous remettre de la pratique intensive du trot), rien de tel que de loger sur place, dans l'une des irréprochables et adorables habitations sises dans le parc, en prenant un bon
mate à l'ombre de la
recova. Découvrez leur site internet :
www.lacatalinasuitesdecampo.com.
Pour une expérience un peu plus rustique mais non moins sagement encadrée, à l'écart de l'affluence estivale mais toujours dans le cadre irremplaçable des Sierras de Córdoba, nous recommandons particulièrement l'établissement de Roberto : Puesto Nuevo, à Cerro Colorado, dans le nord de la province ; très belles montures, très bon instructeur, balades magnifiques – et pourquoi pas une expérience un peu plus ambitieuse : la Cabalgata Yupanquiana que Roberto organise sur deux jours, avec veillées musicales, sur les traces du grand folkloriste Atahualpa Yupanquí...! Contact :
www.elpuestonuevo.com.ar.
Dans un secteur encore plus grandiose des Sierras Chicas de Córdoba, le val d'
Ongamira, l'estancia chic-'n-rustique Dos Lunas propose à ses hôtes plusieurs circuits dans ses vastes domaines vallonnés : falaises de grès rouge, galop dans les prairies où paissent les troupeaux, panorama sur la pampa, profil du Cerro Colchequín, traversées de rus – un concentré de
campo dans un cadre plein de recoins superbes. Consultez leur page
www.doslunas.com.ar.
Pour joindre l'utile à l'agréable, dans le cadre authentique d'une
estancia, en pays mésopotamien, dans les
llanos humides et torrides, rien de tel que de participer au rassemblement vespéral des troupeaux de moutons pour les conduire au corral : l'
arreo. Chapeauté par un gaucho du cru, vous aurez à charge de circonscrire les récalcitrants égarés dans la plaine et de les ramener coûte que coûte au bercail – en évitant les
yacarés... Cela se passe par exemple à l'Estancia Buena Vista, près d'Esquina, à Corrientes. Contact :
www.estanciabuenavista.com.ar.
Soyons plus ambitieux, et embarquons-nous pour une chevauchée de trois jours par monts et par vaux, dans les contreforts orientaux de l'Aconquija, depuis les Yungas touffues jusqu'aux pâturages pelés, en compagnie de guides expérimentés qui vous en apprendront un rayon ; c'est ce que propose l'agence Cabra Horco, basée dans le village de Raco, à Tucumán – plus d'informations sur notre fiche
Las Queñuas. De loin, notre meilleure expérience !
Un classique en Argentine, du côté de Mendoza : la traversée des Andes ! Exigeant mais pas hors de portée de l'amateur endurci, grandiose et vaguement terrifiant, c'est une équipée d'une semaine entière, avec bivouacs. Il existe plusieurs itinéraires, l'un d'entre eux effectuant un crochet sur les lieux du fameux crash aérien de 1972 qui décima l'équipe de rugby uruguayenne. Nous n'avons pas (encore) effectué cette expédition, mais l'agence Gaspar Rojas a pignon sur rue – voir les différentes excursions proposées sur leur site :
www.grturismoaventura.com.ar.
En selle !
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.