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Dévotions diverses
un ermite athénien du VIIème siècle, un chauffeur de taxi contemporain assassiné, un bébé mort-né puis ressuscité, un profil christique taillé par l'érosion... A côté des dispensateurs avérés de miracles, une foule de dévotions secondaires permet d'attirer les meilleurs auspices ou de conjurer le mauvais sort...
Quelques précisions
A côté des cultes les plus en vue (voir notre rubrique
Dévotions), il serait fastidieux (et sans doute impossible) de cataloguer l'ensemble des dévotions secondaires qui ont cours d'un bout à l'autre de l'Argentine, certaines ayant un ancrage extrêmement local. Contentons-nous d'en présenter grossièrement les principales catégories, agrémentées d'exemples concrets.
Il y a d'abord les grands saints majeurs du catholicisme européen :
San Francisco (Saint François d'Assise) et
San Ignacio (Saint Ignace de Loyola), fondateurs respectifs des deux principaux ordres missionnaires ayant opéré dans l'Amérique espagnole : les Franciscains et les
Jésuites ; ou leurs confrères de moindre envergure mais aux spécificités “techniques” (par exemple :
Santa Bárbara, alias Sainte Barbe, inséparable de tout établissement minier) ; d'autres saints, venus dans les bagages des
conquistadores, sont aujourd'hui les patrons emblématiques de telle ou telle province (Saint Nicolas de Bari à La Rioja, Saint Gilles l'Ermite à Santiago del Estero, Saint Martin de Tours à Buenos Aires). Ajoutons à la liste
San Cayetano,
San Expedito et
San Sebastián, dont la popularité requéraient des fiches particulières.
Viennent ensuite les martyrs de l'Argentine contemporaine, canonisés par la superstition populaire. Ainsi
Nicolás Caputo, un chauffeur de taxi assassiné alors qu'il se rendait lui-même au sanctuaire de la
Difuntita, et qui reçoit désormais l'hommage de multiples épaves, enjoliveurs et autres plaques minéralogiques sur les lieux de son “martyre”. D'autres sont victimes de la brutalité policière, toujours sujette aux bavures, tel
Sebastián Bordón, un jeune homme schizophrénique tabassé par des policiers près du
Cañón del Atuel, dont la maladie commence à être classiquement révérée comme une évidence de la Grâce divine. Dans le registre légiste, les accidentés de la route sont également parfois suspectés de mourir en odeur de sainteté ; ainsi
Rodrigo et
Gilda dont nous parlons plus longuement ailleurs ; notez les nombreux cénotaphes fleuris en bord de route, marqueurs macabres de l'insécurité routière, qui font parfois l'objet d'une offrande ponctuelle de la part d'anonymes : une fleur, une cigarette...
La province de La Rioja est certainement la plus fertile en micro-cultes, d'amplitude très localisée. Les enfants morts en bas âge ou mort-nés, et dispensateurs de miracles, y sont légion. Par exemple,
El Degolladito au nom enchanteur (le “Petit Égorgé”), dont l'imposant sanctuaire garni de joujoux orne un bas-côté de la Nationale 60, au nord d'Aimogasta ; ou encore
Miguel Ángel Gaitán, “
el Angelito Milagroso”, dont la photo du fétus desséché trône dans un autel troglodytique à proximité de Malanzán ; etc. Autre lubie
riojana : les profils christiques taillés par l'érosion dans les sierras environnantes, tels le
Señor de la Punta (sur la
Ruta 40 près de Pituil) ou le très insolite
Señor de la Peña (à proximité d'Aimogasta).
Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.